Il n'y aura pas de partage du réseau 5G entre Orange et Free Mobile. L'annonce toute fraîche de ce jeudi confirme la « divergence de stratégie de déploiement » entre les deux opérateurs. Ce faisant, Orange a décidé de « mettre fin aux discussions ». Des négociations étaient menées entre les deux entreprises suite aux enchères et à l'attribution des fréquences 5G l'an dernier, avec l'objectif de mutualiser leurs réseaux. Ça n'arrivera pas.
On comprend entre les lignes que la divergence repose sur la qualité des réseaux. Orange en fait « une priorité ». Est-ce à dire que ce n'est pas le cas de Free Mobile ? Lors de ses vœux à la presse hier, Stéphane Richard a dit pis que pendre de la « fausse 5G » : « Nous avons fait le choix des fréquences 3,5 Ghz pour la 5G. Le reste, ce n'est pas de la 5G, même si ça peut en porter le nom. C'est de la 4G améliorée ». C'est dit sans citer personne, mais derrière cette pique se cache Free Mobile qui a fait le choix de convertir ses antennes 700 MHz, qui offre une meilleure couverture (un « taux de couverture trompeur », selon le patron d'Orange) mais sans les débits qui vont bien.
Du côté de l'opérateur trublion, on avance une autre explication : « On a découvert que le rythme d’une entreprise entrepreneuriale comme peut l’être Iliad, c’est pas celui d’une administration comme l'est Orange », a taclé Xavier Niel, fondateur d'Iliad. « Et donc on n'y arrivait pas. En face de nous, on avait une société qui ne tranchait pas, qui n’avançait pas », a-t-il poursuivi à l'occasion d'une conférence de l'Ajef, l'association des journalistes économiques et financiers, ce jeudi.
Les deux opérateurs vont donc repartir chacun de leur côté pour déployer leurs réseaux. Aux dernières nouvelles, Free était largement en tête (lire : La course au déploiement de la 5G est lancée), ce qui lui permet de revendiquer « le plus grand réseau 5G en France ». Avec 5 640 sites 700 MHz et 322 sites 3,5 GHz, Free couvre 7 800 communes et 40% de la population.