Les premières offres 5G d'Orange pourraient être lancées d'ici la fin de l'année, a expliqué Stéphane Richard au micro de France Inter. En nuançant tout de même son propos : « Si on peut le faire, oui ». Le patron de l'opérateur historique, qui ne ménage pas son soutien public envers la 5G, a précisé sur Europe 1 que ces nouveaux réseaux ne seront pas « le prétexte à une augmentation des prix ».
Si la 5G devrait permettre aux utilisateurs de bénéficier de « toute une série d'usages », pour les opérateurs les bénéfices seraient assez légers : « Il n’est pas dans notre intérêt, à nous opérateurs, à court terme de faire la 5G. Ça va nous coûter très cher », à commencer par les enchères qui débuteront le 29 septembre.
On va nous demander de faire un gros chèque pour acheter des fréquences. Ensuite, il y a un investissement important qui va être fait. A la limite, on continuerait la 4G, qui est une technologie rodée, ce serait mieux pour nous.
Mais il n'est bien sûr pas question de ne pas se lancer dans la 5G, « utile socialement », et aussi parce que c'est « une nécessité pour énormément d’utilisateurs, grand public et entreprises ». Sur France Inter, Stéphane Richard est également revenu sur le mouvement anti-5G, qui s'est récemment incarné dans une tribune réclamant un moratoire sur le déploiement de cette technologie (lire : 5G : une soixantaine d'élus écologistes et de gauche réclament un moratoire).
Le patron d'Orange mise « sur l’objectivité, sur la raison, sur le bon sens ». Il pense que le rejet de la 5G n'est pas une « tendance majoritaire », elle irait même à rebours de ce qu'en pensent des militants écologistes à l'étranger. « La Californie, tous les pays de l’Europe du Nord (Norvège, Danemark, Suède), ont adopté la 5G… C’est un problème francophone : quand on regarde la carte, il y a des foyers de contestation en Belgique, en Suisse et en France », explique-t-il.
Ce sont « certains écolos français qui ont un problème avec la 5G ! », s'exclame-t-il. Yannick Jadot, chef de file d'Europe Écologie-Les Verts, est signataire de la tribune, et plusieurs maires verts fraîchement élus ont fait part de leur opposition à la 5G sur leur commune. Rappelons que les maires n'ont pas la compétence d'interdire la 5G, c'est une prérogative nationale. Ce discours se rapproche de celui d'Emmanuel Macron (lire : Emmanuel Macron soutient la 5G face au « retour à la lampe à huile »).
Stéphane Richard ne s'arrête pas à l'anathème. Il veut bien parler de la 5G, se mettre autour d'une table avec les opposants, apporter des réponses.
Il y a quelques grandes questions qui se posent sur la 5G. Le risque sanitaire, l’exposition aux ondes : le gouvernement a apporté un certain nombre de réponses, il y a 20 000 études dans le monde qui ont été faites depuis 20 ans sur les dangers de l’exposition aux ondes électromagnétiques, et il n‘y en a pas une seule qui a mis en évidence le moindre danger avéré à ce sujet.
En ce qui concerne les ondes millimétriques, leur déploiement n'est pas à l'ordre du jour. Les enchères à la fin du mois concernent des blocs de fréquence sous les 6 GHz, la « bande cœur » qui offre un bon compromis entre portée et débit. Les ondes millimétriques, proposées par une poignée d'opérateurs dans le monde, sont extrêmement rapides mais leur portée est faible. Stéphane Richard se dit « d’accord pour dire qu’il ne faut pas se précipiter pour les utiliser », car « ces ondes, on n'en aura pas besoin et on ne les utilisera pas avant plusieurs années ».