L'Arcep emboîte le pas du gouvernement, qui souhaitait que les enchères pour la 5G se déroule au mois de septembre : le régulateur des télécoms confirme la nouvelle fenêtre de tir, « à une date comprise entre le 20 et le 30 septembre ». À l'origine, le processus aurait dû être lancé au mois d'avril, mais la crise du coronavirus en a décidé autrement.
Cette enchère principale, qui vise à attribuer 11 blocs de 10 MHz dans la bande de fréquence 3,4 - 3,8 GHz, sera suivie en octobre par une mise à l'encan destinée au positionnement des fréquences des lauréats dans la bande. La délivrance des autorisations aura lieu en octobre ou en novembre.
L'Arcep se distingue du gouvernement, en précisant que l'ouverture commerciale de la 5G se fera ensuite « à l’initiative des opérateurs ». L'autorité régulatrice lève aussi une des obligations du cahier des charges voulant que l'ouverture de la 5G se fasse dans « au moins deux villes par opérateur avant la fin 2020 ». Au vu des circonstances, cette obligation aurait été difficile à respecter par les opérateurs.
Cette annonce refroidit les ardeurs des pouvoirs publics, qui veulent voir les premières offres commerciales d'ici la fin de l'année (lire : 5G : les premières offres commerciales pour le mois de décembre). On peut toutefois penser qu'une fois leurs fréquences en poche, les opérateurs seront désireux de lancer la machine très rapidement pour rentabiliser l'investissement dans la mise en place de leurs réseaux 5G.
En fixant les enchères en septembre, l'Arcep ne fait pas les affaires de Bouygues Telecom et de SFR, dont les dirigeants avaient demandé un report supplémentaire. Martin Bouygues réclamait un débat « serein » autour des implications sanitaires de la 5G. Le gouvernement a indiqué que des actions de pédagogie seront mises en œuvre.
De son côté, l'Arcep a mis sur pied une plateforme « Pour un numérique soutenable » pour se pencher sur l'impact des réseaux télécoms, des terminaux et des usages sur l'environnement. Le régulateur veut aussi s'entourer des associations de consommateurs pour développer des outils permettant d'éclairer les consommateurs sur la lecture technique et commerciale des futures offres.
Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free Mobile se sont qualifiés pour les enchères début avril. Chaque opérateur a en sa possession un bloc de 50 MHz sur la fréquence 3,5 GHz, pour un montant de 350 millions d'euros par tête de pipe. Les pouvoirs publics espèrent décrocher au minimum 2,17 milliards d'euros des enchères.
Si la 5G approche, la 4G n'est pas oubliée pour autant. Bien au contraire, elle demeure essentielle pour connecter les zones de moindre densité. En plus du « new deal mobile », l'Arcep prévoit des obligations de renforcement de la 4G qui engageront les opérateurs récipiendaires de fréquences 5G. Ils devront généraliser l'accès à la 4G+ (au moins 240 Mbit/s) dans les territoires, avec un objectif de 75% de sites d'ici la fin 2022.