La course à la 5G a franchi une nouvelle étape en France. Après le dépôt de leurs dossiers, Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free Mobile se sont qualifiés pour participer aux enchères des fréquences de la bande 3,4 à 3,8 GHz, a annoncé l'Arcep. Les quatre opérateurs ont réussi le premier tour, qui était de souscrire aux engagements prévus par le cahier des charges mis au point par le gouvernement et l'autorité de régulation. Chacun d'entre eux obtient donc un bloc de 50 MHz sur la bande de fréquence 3,5 GHz pour un montant de 350 millions d'euros.
Ces engagements comprennent entre autres l'amélioration de la couverture à l'intérieur des bâtiments ; la mise en place d'offres fixes à internet sur le réseau mobile 5G ; davantage de transparence sur les prévisions de déploiement et les pannes ; l'encouragement de l'innovation en favorisant l'accueil de MVNO. Les opérateurs devront aussi répondre aux « demandes raisonnables » des acteurs économiques, en proposant aux entreprises, aux collectivités ou encore aux administrations des offres adaptées à leurs besoins, voire des fréquences locales.
Les opérateurs ne sont pas pour autant sortis de l'auberge. Ce seul bloc de 50 MHz ne suffira pas ; les enchères pour lesquelles ils se sont qualifiés vont leur permettre de se partager à l'encan 11 blocs de 10 MHz chacun au prix minimal de 70 millions d'euros la tranche. Le gouvernement espère en tirer 2,17 milliards d'euros, peut-être plus encore si les opérateurs sont joueurs.
Reste à savoir quand ces enchères pourront s'organiser. À l'origine, elles étaient prévues pour le 21 avril, mais la crise sanitaire a repoussé le processus d'attribution à plus tard, « en fonction de l’évolution de la situation ». L'Arcep poursuit en parallèle ses travaux sur les questions sociétales et environnementales liés à l'évolution des réseaux (lire : La 5G est-elle dangereuse ?). Ce retard risque de mettre à mal le lancement des premières offres commerciales. Avant que la France entière soit confinée, Orange avait annoncé des offres 5G cet été (lire aussi : Bouygues : la 5G coûtera quelques euros de plus).