Orange est l’un des huit opérateurs européens qui ont accepté de partager des données de géolocalisation avec la Commission européenne pour évaluer l’efficacité des mesures de confinement. Ces données fournies par les connexions des smartphones aux antennes cellulaires sont effectivement une manière très efficace de suivre les déplacements sur le temps. C’est exactement ce que prouve cette carte publiée par Le Figaro, à partir des données fournies par l’opérateur historique.
Cette carte représente l’évolution du nombre de téléphones mobiles dans les grandes communes françaises, entre le 13 et le 20 mars 2020. Le confinement a officiellement commencé le mardi 17 mars, exactement entre ces deux dates qui sont ainsi parfaites pour vérifier si la population s’est déplacée en prévision de cette contrainte.
Les données fournies par Orange sont très claires : le nombre de téléphones connectés a baissé pour la majorité des grandes villes entre les deux dates. C’est flagrant sur Paris et la petite Couronne, avec une baisse de 30 à 40 % du nombre de téléphones connectés aux antennes de l’opérateur. Mais c’est aussi le cas à Toulouse, à Bordeaux, à Lille, à Nantes, à Strasbourg ou encore à Brest. Cet exode urbain connaît aussi quelques exceptions : Marseille et surtout Lyon n’ont pas baissé entre les deux dates et la capitale des Gaules a même augmenté sur cette période. Ce qui n’empêche pas la ville d’être anormalement calme, bien entendu :
Outre les villes, Orange a noté une baisse très nette du nombre d’abonnés dans les montagnes. C’est particulièrement flagrant sur les Alpes, mais aussi pour les Pyrénées et même dans le Massif Central. Si le départ des villes correspond essentiellement aux étudiants qui sont rentrés chez leurs parents et aux citadins qui ont rejoint leur résidence secondaire, l'exode montagnard s'explique par le départ de tous les occupants des stations de ski, que ce soit les touristes ou le personnel lié au tourisme hivernal.
Cette baisse du nombre de téléphones connectés, et donc de la population, dans les grandes villes se traduit logiquement par une augmentation du nombre de téléphones à la campagne. La carte prouve que cette augmentation est assez générale, avec des zones qui ont parfois vu une progression de plus de 40 % d’habitants.
Sans surprise, la géolocalisation des téléphones prouve son efficacité pour suivre une population. On n’a pas les chiffres, mais il est évident que la même carte sur la semaine suivante, du 17 mars au 24, serait très différente. Elle montrerait certainement une très grande stabilité sur toute la France, maintenant que le confinement est en place.