Les désaccords entre le ministère de l'Économie et l'Arcep pourraient bien repousser à mars 2020 le processus d'attribution des premières bandes de fréquence pour la 5G. C'est un retard de trois mois par rapport à la feuille de route établie par le régulateur des télécoms, selon Reuters (lire : L'Arcep dévoile son cahier des charges de la 5G). Il y a deux obstacles sur la route de la 5G : la taille exacte du spectre mis aux enchères, et le prix plancher qui sera proposé.
Trois mois de retard, c'est embêtant (surtout quand Orange promet un lancement grand public au printemps prochain), mais à en croire les sources de l'agence de presse, il s'agirait surtout de finaliser la procédure et de peaufiner les détails.
L'enjeu est de taille : les fréquences mises en vente (de 3,4 à 3,8 GHz) seront celles sur lesquelles surferont la majorité des utilisateurs. Les ondes millimétriques de la bande des 26 GHz, certes plus rapides, ont une couverture beaucoup plus limitée. Si le défi est technologique, il est aussi financier pour l'État comme pour les opérateurs.
L'Arcep a d'ailleurs revu le processus d'attribution, avec un premier bloc de fréquences à prix fixe en échange d'engagements de la part des opérateurs (sur l'accès fixe, les MVNO…). Le reste sera mis à l'encan, avec un prix plancher qui pourrait être fixé à 1,5 milliard d'euros. On est loin des 6,5 milliards d'euros mis sur la table par les opérateurs en Allemagne et en Italie pour les fréquences 5G, mais leurs homologues français veulent absolument éviter ce scénario cauchemardesque : c'est bien beau d'acheter des blocs de fréquence, mais derrière il faut encore investir pour se constituer le réseau qui va bien.
Néanmoins, ce nouveau délai retarde un peu plus le lancement effectif de la 5G en France, alors que des réseaux sont déjà en cours de constitution en Espagne, au Royaume-Uni, en Irlande, en Allemagne et en Italie donc. L'Hexagone sera un des derniers grands marchés européens à disposer de la 5G.