Comment se pratique l'usage d'Internet en France en 2019 ? À la lecture du baromètre du numérique publié par l'Arcep, il se déroule en majorité depuis le petit écran d'un smartphone. C'est la première fois dans l'Hexagone que le mobile passe le cap des 50 %.
Cette étude annuelle est la compilation d'un sondage réalisé auprès de 2 259 personnes de 12 ans et plus (2 052 adultes et 207 jeunes).
Premier constat, qui marque un changement profond : le smartphone s'impose de peu comme le principal moyen d'accès à internet. 51% des français (+4 points en un an) s'en servent pour aller sur le réseau contre 31% avec un ordinateur (-4 points) et 6% depuis une tablette. Un écart de 20 points entre PC de poche et PC à l'ancienne qui prend des allure de gouffre.
Les poches sont quasiment toutes remplies d'un téléphone : 95 % des français sont équipés et, dans cette population, 77 % le sont d'un modèle de type smartphone.
La tranche d'âge des 25 à 39 ans est la plus friande d'un équipement en smartphones plutôt que d'un ordinateur. Un autre facteur explique la désaffection vis-à-vis du PC, les foyers les plus modestes, ne pouvant s'offrir plusieurs types d'appareils, ont tendance à juger plus utile le smartphone :
Les données semblent indiquer un effet de substitution : d’une part « technologique » avec des jeunes de plus en plus mobiles ; et « économique » d’autre part, avec la notion de contrainte financière qui vient limiter les choix dans l’équipement numérique.
Un smartphone ne se repose presque jamais
Lorsqu'on a un mobile, on s'en sert et pas qu'un peu : 86% de leurs propriétaires l'utilisent tous les jours (+ 3 points en un an). Chez ceux qui ont un smartphone, cette propension à le dégainer quotidiennement grimpe à 94 %.
Pour autant, l'étude observe que le taux de pénétration d'internet dans la population a légèrement fléchi ― 88 % contre 89 % l'an dernier ― après une augmentation ininterrompue. Comme si l'on était arrivé à un plafond et qu'une partie de la population, pour des raisons diverses, était réfractaire à cet outil ou dans l'impossibilité de s'en doter.
Le SMS résiste mais recule
Parmi les usages chez ceux qui se connectent, l'enquête souligne l'expansion des messageries instantanées pour discuter mais aussi pour téléphoner. Le SMS n'est pas détrôné, chez 58% des sondés il est encore préféré pour l'envoi de messages (mais c'est -6 points en un an) alors que les messageries le sont pour 23% des personnes (+6 points). Puis il y a 18% des gens qui se tournent indifféremment vers l'un ou l'autre.
Chez ces amateurs de WhatsApp, Messenger et consorts, 49 % d'entre eux les ouvrent tous les jours (+8 points en un an) et 28% téléphonent avec quotidiennement (+13 points). Qui sont les plus en pointe sur ces deux usages ? Sans surprise la tranche d'âge des 18 à 24 ans et, plus globalement, celle en dessous des 40 ans.
La répartition des systèmes d'exploitation chez ces propriétaires de smartphones donne 77 % à Android et 22 % à iOS. Ce qui conduit à une certaine homogénéisation dans l'utilisation des navigateurs web, puisque les gens ont tendance à rester sur celui présent au déballage :
Huit détenteurs de smartphone sur dix utilisent le navigateur préinstallé et deux tiers n’en ont pas testé d’autres. En revanche, pour les 30% en ayant testé un autre, plus de la moitié en ont changé.
Lorsqu'on parle équipement en smartphones on parle aussi souvent transfert de données de son ancien appareil vers le nouveau. L'enquête révèle qu'il s'agit d'une nécessité et d'une inquiétude chez pas moins de 73 % des utilisateurs. Les fabricants y répondent de différentes manières avec leur assistants de migration ou par des services gratuits en boutiques.
La télévision, cette fenêtre sur l'actu
Parmi les autres enseignements de cette étude (riche en données : version intégrale ou en images) on note que la télévision reste un média essentiel dans l'esprit des français, loin devant internet et aussi les réseaux sociaux.
48 % des sondés jugent qu'elle est le meilleur moyen de suivre l'actualité (chiffre stable depuis 2016) contre 19% pour internet (-2 points) ; 12% la radio (-3) ; 11% la presse écrite (+2) ; 6% les réseaux sociaux (idem) ou 2% les livres (+1). C'est encore la télévision qui l'emporte à 40% (-2) pour « comprendre » l'actualité. Internet pointant à 22% (-1).
En entrant dans le détail des graphiques, on remarque que ce sont les 40-59 ans et les plus de 70 ans qui ont une plus grande estime de la télévision, ainsi que les personnes non ou peu diplômées.
Enfin, on relèvera qu'au sein du foyer, plus d'un quart des abonnés à l'ADSL se plaignent de difficultés persistantes pour visionner des contenus en streaming ou téléchargement. Et ce, alors que les offres de VOD font maintenant partie du paysage (6 millions d'abonnés à Netflix en France) et se multiplient avec l'arrivée d'Apple et bientôt de Disney.
Cette population en ADSL pèse encore pour 66% de l'équipement, le reste étant relié en très haut débit. Sur réseau mobile à la maison, c'est encore 24% des utilisateurs qui jugent leur accès au réseau insuffisant pour la même occupation. Les forfaits généreux en DATA ne sont plus une denrée rare mais les bons débits ne sont toujours pas équitablement répartis.