Intel et Qualcomm, AT&T et Verizon, Motorola et Samsung… Toute l’industrie des télécoms, ou presque, s’est donné rendez-vous à Las Vegas pour ouvrir une année placée sous le signe de la 5G. Entre les belles promesses des uns et les annonces différées des autres, toutefois, il n’y a pas foule de produits en plastique et en silicium.
Netgear a présenté le premier point d’accès mobile 5G, le Nighthawk 5G Mobile Hotspot, qui sera disponible exclusivement chez l’opérateur américain AT&T. D-Link proposera un produit très similaire avec le DWR-2010. Sprint, autre opérateur américain en pointe, a présenté une nouvelle version de sa « Magic Box », une sorte de boîtier femtocell 5G. Samsung et Motorola ont bien confirmé qu’elles commercialiseraient bientôt des smartphones compatibles 5G, mais n’avaient rien à montrer.
C’est que le CES, grande foire des technologies plus ou moins futiles, n’est pas le lieu idéal pour présenter des smartphones. Les principaux acteurs attendent plutôt le MWC, le Mobile World Congress entièrement dédié au marché des télécommunications, qui se tiendra à Barcelone à la fin du mois prochain. En annonçant la commercialisation prochaine d’une trentaine d’appareils 5G dotés du modem Snapdragon X50, parmi lesquels le hotspot de Netgear, Qualcomm a fait monter la pression d’un cran.
Ces premières annonces ont toutefois le mérite de montrer des usages de la 5G trop souvent ignorés, alors qu’ils sont d’une importance capitale. Les réseaux 5G seront plus rapides et plus robustes, mais ils auront une portée plus limitée, et auront plus de mal à pénétrer dans les bâtiments. De fait, la 5G doit moins remplacer que soutenir les évolutions de la 4G, et prendra place dans un spectre de technologies qui englobe aussi les nouvelles normes Wi-Fi (lire : C’est quoi, la 5G ?).
Les routeurs et autres points d’accès domestiques, et de manière générale tous les appareils qui combinent les réseaux cellulaires aux réseaux Wi-Fi, auront donc un rôle crucial à jouer. Reste que l’attention du grand public sera tournée vers les annonces des opérateurs, au point que certains ont décidé de qualifier de « réseau 5G » des évolutions des réseaux 4G. Ainsi aux États-Unis, AT&T affiche un logo « 5G E » sur les appareils compatibles LTE Advanced et Advanced Pro, des technologies de quatrième génération.
Une décision d’autant plus risible que le déploiement des réseaux est en bonne voie, comme le montre Bouygues Telecom en France, et que les téléphones vraiment compatibles 5G ne vont pas tarder à arriver. Bref, le petit monde des télécoms est sur les starting blocks. Enfin, presque : selon toute vraisemblance, Apple devrait tranquillement attendre l’année prochaine, le temps que les réseaux soient pleinement opérationnels.