Stéphane Richard a réaffirmé dans une interview publiée par le Le Monde hier, sa préférence pour le retour à un marché à trois opérateurs dans l'Hexagone.
Il cite en exemple le marché américain avec ses 300 millions d'habitants où une consolidation est en cours qui ramènera le paysage des télécom à trois grands acteurs (Verizon, AT&T et T-Mobile + Sprint). Que la France ne s'engage pas sur le même chemin lui paraît incongru :
Je reste convaincu que la taille du marché français et l’importance des investissements à réaliser dans les années qui viennent, pour terminer le déploiement de la fibre optique et préparer la 5G, rendent difficile la viabilité de quatre opérateurs.
On marche sur la tête en Europe. Le spectacle que l’on donne tous les jours aux Français, avec des promotions ridicules, à des prix qui n’ont aucun sens, n’est pas souhaitable.
Une guerre des prix sur les forfaits qu'il fustige mais à laquelle Sosh participe pourtant (à son corps défendant donc) — et encore ce mois-ci — même si la marque n'est pas aussi batailleuse que ses concurrentes en termes de niveaux et de fréquences des promotions.
Stéphane Richard rappelle qu'il a essayé de revenir à un trio au printemps 2016 mais le mariage espéré avec Bouygues est tombé à l'eau. Le patron d'Orange fait référence, sans citer de noms, à des discussions en cours ou de nouvelles à venir et il se dit prêt à donner un coup de pouce si cela peut faire avancer le dossier.
On devine qu'Orange pourrait se tenir à l'écart d'une acquisition mais y participer indirectement lorsque chacun devra répartir son réseau, redistribuer ses boutiques. On sait par exemple que Bouygues a des vues sur SFR et que la négociation n'est pas simple. À moins que cela ne se fasse entre Orange et Free…
Plutôt qu'investir fortement dans les contenus pour créer de la valeur ajoutée dans ses offres (une stratégie poursuivie chez SFR) Orange préfère les services. Stéphane Richard reparle de l'assistant domestique Djingo codéveloppé avec Deutsche Telekom et que l'on verra à la rentrée.
Il cite à nouveau la 5G avec un déploiement commercial auprès du grand public « vers 2020 », comme le prévoit SFR dans son planning. Orange en est encore à procéder à des tests et Bouygues a programmé une première grande démonstration le 3 juillet, à Bordeaux.
La 5G pourrait arriver plus vite aux Etats-Unis qu'en Europe, prédit Stéphane Richard car l'étendue de ce pays rend plus compliquée un maillage par la fibre optique, laquelle se trouve beaucoup plus développée chez nous : « Le deuxième usage [de la 5G, ndlr] est la connexion de cet immense réseau de capteurs et d’objets connectés qui va pénétrer l’industrie, jusqu’à la voiture autonome ou les actes médicaux à distance ».