Le marché américain de la téléphonie va se concentrer : T-Mobile va en effet avaler Sprint d'ici au premier semestre 2019, si toutefois l'opération reçoit l'aval du régulateur. La nouvelle entité, qui portera le nom T-Mobile, sera gérée par John Legere, le bouillonnant CEO actuel de l'opérateur.
Avec pas loin de 100 millions d'abonnés, elle sera en mesure de rivaliser avec les deux plus importants acteurs du marché, à savoir Verizon et AT&T. Les deux opérateurs devraient engranger 75 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2018. Les synergies attendues suite à la fusion représenteront 6 milliards de dollars.
L'opération, qui va se réaliser par échange d'actions, coûtera 26 milliards de dollars à T-Mobile. En bout de course, Deutsche Telekom — le propriétaire de T-Mobile — détiendra 42% du nouvel ensemble, contre 27% pour SoftBank, le groupe japonais qui a la propriété de Sprint. Un des arguments avancés pour faire passer la pilule de la fusion est le déploiement d'un réseau 5G.
Les deux opérateurs vont pouvoir mutualiser leurs antennes et leurs réseaux, ce qui va leur permettre d'investir 40 milliards de dollars sur trois ans pour bâtir la 5G aux États-Unis (lire : C’est quoi, la 5G ?). Un effort colossal à l'échelle d'un pays grand comme un continent, ce qui explique aussi la nécessité d'un tel rapprochement.
Quitte à réduire encore la concurrence sur les prix : passer de 4 à 3 opérateurs dans un marché qui était déjà cadenassé, cela ne va pas certainement pas contribuer à faire baisser les tarifs des abonnements. Bien sûr, du côté de T-Mobile et de Sprint, on jure que la fusion sera bénéfique pour la concurrence.
Ce n'est pas la première fois que ces deux-là veulent convoler en justes noces ; déjà en 2014 T-Mobile avait tenté sa chance, mais l'administration Obama s'y était opposée en redoutant la concentration sur ce marché. En ira-t-il autrement avec Donald Trump ?