92 %, 91 % et 90 %, ce sont les couvertures respectives de la population en 4G par Orange, SFR et Bouygues Telecom. Des couvertures quasi identiques donc, qui poussent les opérateurs à trouver d’autres éléments différenciateurs.
Il y a la vitesse, mais surtout les contenus. On voit fleurir des bouquets de presse intégrés aux forfaits qui, outre appâter le chaland, permettront à SFR et Bouygues Telecom d’économiser plusieurs centaines de millions d’euros par an grâce à un tour de passe-passe : ils appliquent la TVA réduite de 2,1 % réservée à la presse sur une partie de leurs forfaits précédemment taxée à hauteur de 10 ou 20 %.
Une astuce fiscale qui n’est pas du goût du gouvernement. D’après Le Monde, le ministre de l’Économie est « conscient des abus » des opérateurs et cherche un moyen pour réguler cette pratique.
La presse n’est pas le seul « bonus » proposé, ou plutôt imposé (vous ne pouvez pas résilier LeKiosk chez Bouygues et SFR Presse chez SFR), aux abonnés. La vidéo prend une place de plus en plus importante dans les offres télécoms, spécialement sur le fixe.
Un mouvement impulsé par SFR, autoproclamé « opérateur de contenus », qui débourse d’énormes sommes pour acquérir des droits sportifs (1,2 milliard d’euros pour la prestigieuse Ligue des champions) et se lancer dans la production de séries.
Orange a récemment répliqué en ouvrant Orange Content, une nouvelle entité chargée de mener la bataille sur le contenu en trouvant des accords avec d’autres acteurs et en pilotant la production interne. Bouygues Telecom, plus timoré, va semble-t-il suivre la même voie que Free, à savoir nouer un partenariat avec Canal.
Depuis un an qu’il est devenu un « opérateur de contenus », SFR n’a cependant pas inversé la tendance, il perd toujours des clients. Au deuxième trimestre 2017, on compte 14,551 millions de clients mobiles grand public, contre 14,577 millions au deuxième trimestre 2016. C’est pire sur le fixe : 6,063 millions, contre 6,234 millions un an auparavant.
On comprend pourquoi la « Série Limitée 30 ans » (abonnement à 24,99 €/mois sans limite de durée) qui devait s’arrêter le 6 juin et être réservée aux 100 000 premières souscriptions s’éternise finalement… Mais la stratégie de SFR, qui consiste aussi à être agressif sur le déploiement de la fibre, s’inscrit sur le long terme et sur un changement de terme : Altice, une marque internationale qui doit marquer un nouveau départ.