Depuis 1991 les cartes SIM ont réduit leur taille au point d'être aussi petites qu'un ongle avec la version "nano" qui équipe les récentes générations d'iPhone. Mais il y a matière à faire plus minuscule encore grâce aux eSIM (embedded SIM) conçues par exemple chez l'allemand Infineon.
La filiale d'Intel montrait l'évolution de ses produits lors du dernier Mobile World Congress de Barcelone. On ne peut plus parler de cartes dans ce cas puisqu'elles ne sont pas amovibles, mais de composants réduits à la taille d'une tête d'allumette et soudés aux carte-mères.
Samsung a utilisé une eSIM pour ses montres Gear S2 et Apple s'en sert dans les iPad Pro 9,7" cellulaires (en parallèle au tiroir pour recevoir une nano SIM classique qui n'a pas disparu) mais il s'agit de formats plus gros.
Le standard dans les eSim s'arrête aux versions dites MFF2 (la deuxième depuis la gauche sur la photo) qui se destinent d'abord aux communications entre machines. En 2018, les voitures devront d'ailleurs en avoir pour contacter automatiquement les services de secours en cas d'accident.
Le gain de taille de ces eSIM est important comparé à une nano SIM, mais même avec ces dimensions (5 mm x 6 mm x 0,85 mm) elles restent assez grosses comparées à une eSIM mesurant à peine 1,5 mm x 1,1 mmm pour 0,37 mm de hauteur. Cette absence de normalisation pour les plus petites de ces eSIM n'empêche pas Infineon d'en vendre en grande quantité, mais une entente des industriels autour d'un format pourrait contribuer à une adoption plus large. Cependant, comme on le voit avec l'eSIM d'Apple, les opérateurs ne sont pas encore prêts à lâcher ce lien qui les rattache encore à leurs clients, ou alors pas avant d'avoir revu leur façon de fonctionner.
Une poignée d'opérateurs gèrent les eSim des iPad mais en imposant des contraintes alors que ces composants sont justement plus flexibles (lire iPad Pro 9,7" : l'Apple SIM « intégrée », qu'est-ce que c'est ?).
Une bascule chez les opérateurs depuis les cartes SIM vers les eSIM pourrait survenir cette année, explique le fabricant de puces Gemalto à Silicon.fr, mais l'adoption pleine et entière ne va pas se faire en un claquement de doigts.
Philippe Vallée, le PDG de Gemalto, laisse entendre que la mise en place du marché prendra du temps car il nécessite notamment la refonte du système de facturation des opérateurs et celle de leur réseau d’authentification. Notamment pour pouvoir gérer plusieurs identifiants (smartphone, montre connectée, automobile et autres terminaux au sein du foyer familial) dans un compte utilisateur unique. Ce qui demande un à deux ans de développement, sachant que certains acteurs sont déjà avancés sur la question.
Quant aux designers de produits mobiles, on les imagine assez impatients de voir les cartes SIM mourir de leur belle mort et récupérer l'espace ainsi libéré pour y mettre autre chose… voire rien du tout et gagner quelques mm2 supplémentaires.