Voilà, Free Mobile a lâché sa bombe, une bombe à eau tout au plus. Son forfait à 19,99 € peut désormais être utilisé toute l’année dans plus de 35 pays avec une enveloppe mensuelle de 5 Go de DATA. Ce forfait peut intéresser les frontaliers par exemple.
À l’heure actuelle, les offres de roaming ont trois contraintes : la durée de l’offre (35 jours le plus souvent), la quantité de données (5 Go dans le cas de Free) et la qualité du réseau du partenaire.
Partir à l’étranger avec un forfait Free, c’est expérimenter un douloureux retour en arrière : réapprendre à vivre en 3G. Et c’est sans doute dans ces moments-là où l’on se rend compte à quel point la 4G a été une avancée majeure dans l’histoire des smartphones.
Des choses qui sont habituellement évidentes dans notre quotidien deviennent soudainement beaucoup plus incertaines. Partager une série de photos ou une vidéo, c’est possible en 3G en théorie. Mais le taux d’échec est certainement plus élevé qu’en 4G. Au passage, il est tout de même savoureux de penser que les clients Free ont une meilleure connexion à l’étranger qu’en itinérance sur le réseau d’Orange dans l’Hexagone…
Quoi qu’il en soit, une telle annonce donne lieu forcément à des réactions diverses et variées. Et cela trolle à tous les étages, même chez les responsables des télécoms.
Mais le meilleur à ce petit jeu est sans doute Xavier Niel en personne.
Alors, qu’en est-il vraiment chez les autres opérateurs ? Les choses sont en fait un petit peu compliquées. Chez SFR, qui est ouvertement raillée par le cofondateur d’Iliad, on trouve actuellement un forfait Power+ à 35,99 € par mois (engagement de 12 mois, passe ensuite à 45,99 €) qui comprend 50 Go de DATA.
C’est quasiment deux fois plus cher que le forfait de Free Mobile, mais cette offre permet d’utiliser son enveloppe DATA (50 Go donc) pendant 35 jours en Europe, dans les DOM et aux États-Unis. Le tout en 4G.
Au passage, on rappellera qu’il y a un trou dans la couverture de Free en Europe : la Suisse n’est pas incluse C’est d’autant plus savoureux que Xavier Niel y possède l’opérateur Salt. L’offre de SFR possède également de nombreux avantages. Elle inclut notamment soit beIN Sports et d’autres services supplémentaires (Coyote, Napster…).
Mais ce n’est pas tout à fait le débat. Par rapport à ce que l’on disait plus haut, l’offre de SFR n’est contrainte ni par le volume de données (vous pouvez utiliser vos 50 Go), ni par le réseau (SFR permet d’accéder à des réseaux 4G), mais par la durée (35 jours).
Ce que l’on cherche à dire, c’est que l’offre parfaite n’existe pas encore ou alors qu’elle est vendue très cher. Il faut compter au minimum 50 € pour des forfaits qui soient vraiment européens chez Bouygues Telecom, SFR ou Orange.
Free Mobile avait l’opportunité de « révolutionner » le roaming, malheureusement il a fait un pas en avant là où il aurait fallu en faire trois. C’est dommage. Cette opération ressemble avant tout à un coup de pub à pas cher à un moment opportun.
En effet, tous les opérateurs vont revoir ces prochaines semaines leurs règles commerciales sur le roaming. La fin du roaming (sous conditions) a été fixée au mois de juin par la Commission européenne (lire : Fin du roaming en Europe : il y aura bien des frais malgré tout).
Bref, le coup de com’ est parfait, mais c’est hélas surtout un coup de com’, à moins que la fusée Free lève prochainement les autres restrictions. Une manière de faire parler de soi de manière répétée et sans trop dépenser. Au passage, certains opérateurs dans d’autres pays ont commencé à s’adapter.
Avec le recul, on regrette que Free Mobile ne fasse pas plus parler de lui sur le terrain de l’innovation. Et on ne demande pas forcément des choses compliquées. De tous les opérateurs, Free Mobile est en retard sur bon nombre de points. Sans parler du réseau (qui se construit à un rythme relativement soutenu), le trublion est le seul à ne pas proposer la VoLTE, la VoWiFi ou encore le multi-SIM.