Les opérateurs de téléphonie ne parviennent pas à s’entre-dévorer entre eux ? Qu’à cela ne tienne, ils jettent leur dévolu — et leurs liquidités — sur d’autres domaines d’activité. SFR est par exemple très actif dans le domaine des médias, au travers de l’acquisition de plusieurs entreprises de presse (dont certaines sont de nouveau en vente) et de contenus, comme la série « Les Médicis ».
De son côté, Bouygues Telecom fait bien sûr partie d’un groupe qui possède TF1. Seul Free, dont on ne connait pas de velléités particulière dans ce domaine, reste à l’écart de ce grand Monopoly.
Orange aimerait bien mettre la main sur un gros acteur. La rumeur a couru en fin d’année dernière que l’opérateur historique voulait empocher la branche télécom de Bouygues, avec en bonus TF1 et les chaînes du groupe. Finalement, il n’en a rien été malgré des discussions.
Mais l’idée d’un rapprochement avec un groupe audiovisuel n’a pas quitté l’esprit de Stéphane Richard, le PDG d’Orange. Les Échos rapportent une déclaration sans ambiguités : « Si Canal+ était à vendre, c'est certain qu'Orange s'y intéresserait (…) Beaucoup de raisons poussent à une alliance beaucoup plus prononcée entre Orange et Canal+ dont la forme et l'importance restent à définir ». Cela fait plusieurs mois maintenant qu’une telle hypothèse parcourt avec délice l’échine des marchés.
Vincent Bolloré, patron de Vivendi et propriétaire du groupe Canal+, est sans aucun doute au courant de l’appétit de son homologue d’Orange. Mais il est peu probable qu’il lui propose de croquer dans son bouquet de chaînes, dont l’offre a été complètement repensée cet hiver avec notamment une app Apple TV.
Si Canal+ n’est donc pas à vendre (pas encore du moins), Vivendi et Orange partagent d’autres activités en commun, par exemple en Afrique dans le cadre d’un appel d’offres pour la TNT en Côte d’Ivoire. Orange pourrait aussi récupérer la part (près de 25%) que détient Vivendi dans Telecom Italia, contre une participation de ce dernier dans le capital de l’opérateur.