C’est en juin prochain que les frais d’itinérance seront abolis en Europe, après des années de discussions difficiles avec les opérateurs qui vont devoir s’asseoir sur les confortables recettes du roaming (lire : Europe : les frais d’itinérance supprimés en juin 2017).
Cette fin du roaming signifie que « l'utilisation d'un téléphone mobile lors de déplacements dans l'UE sera facturée aux mêmes tarifs que ceux appliqués dans le pays d'origine, sans frais supplémentaires », une douceur dont les consommateurs français ont pris l’habitude grâce au mouvement initié notamment par Free.
Mais les opérateurs sont de petits choses fragiles et il convient de ne pas trop les brusquer. Plusieurs propositions de la Commission européenne visent donc à adoucir le feu de la mort programmée de l’itinérance, dont l’AFP a pris connaissance (via). Les opérateurs pourront donc demander des frais à l’abonné qui, à l’étranger, dépasserait les 90 jours d’utilisation de son forfait téléphonique et/ou de données. Le montant des frais procède d’un calcul complexe qui prend en compte, entre autres, les revenus du roaming entrant.
L’idée est simple : éviter que les prix d’un pays (au hasard, la France où les tarifs sont parmi les plus bas en Europe) ne déteignent sur les prix d’un autre pays, via l’importation sous le manteau de cartes SIM. Il est admis que les travailleurs frontaliers ne seront pas touchés par cette limite de 90 jours, car ils basculent habituellement d’un réseau national à un autre.
Pour ce qui concerne les forfaits illimités proposés par certains opérateurs, la Commission préconise de s’en tenir au volume moyen utilisé par le client pour fixer sa limite de consommation à l’étranger. En attendant juin 2017, les opérateurs ont déjà dû mettre de l’eau dans leur vin : depuis le mois d’avril, ils ne peuvent facturer qu’un petit montant additionnel aux prix domestiques : jusqu’à 0,05 euro la minute d’appel effectué (0,02 euro par SMS envoyé et 0,05 euro par Mo de données).