Le régulateur des télécoms veut que les opérateurs investissent plus dans les réseaux mobiles. « C’est le moment pour relancer les investissements, déclare Sébastien Soriano, le président de l'ARCEP, dans une interview au journal Le Monde. D'autant plus que notre équipement n’est pas satisfaisant. La France est mal classée au niveau européen : elle est à la 24e place dans la 4G et à la 29e dans le très haut débit. »
Orange, SFR et Bouygues Telecom avaient brandi la menace d'un ralentissement des investissements en cas d'arrivée d'un quatrième acteur. Finalement, il n'en a rien été. Selon l'ARCEP, les investissements ont été « exceptionnellement élevés » en 2015. Mais ce n'est pas encore assez pour son président, qui estime que les chiffres annoncés par les opérateurs ne sont pas vraiment fiables. Il veut que ceux-ci « cassent leur tirelire ».
« Dans le mobile, nous souhaiterions que les opérateurs installent 10 000 antennes dans les trois prochaines années, ce qui porterait au total leur nombre à 75 000 », détaille Sébastien Soriano. Selon lui, cela permettrait de gagner trois ans sur le calendrier actuel de la 4G et d'étendre la couverture du territoire de 25 % actuellement à 90 %.
Pour encourager les opérateurs à investir, l'ARCEP a annoncé un nouveau mode d'intervention de « régulation par la data ». Sous cette expression cryptique se cachent divers projets à destination des utilisateurs, dont certains faisant appel à des partenaires :
- utiliser les tests réalisés par les utilisateurs pour enrichir les données sur la qualité et la couverture des réseaux en nouant des partenariats avec les applications spécialisées (nPerf, 4GMark...) ;
- publier, sous un format ouvert, des cartes de couverture mobile plus détaillées comprenant des informations sur la connectivité en intérieur ;
- diffuser plus efficacement l'information, par exemple en mettant en ligne des comparateurs ;
- mettre en place une plateforme de signalements de dysfonctionnements.
L'ARCEP, qui entend donc jouer un rôle plus important dans l'information des consommateurs dans les mois à venir, devrait par ailleurs gagner un pouvoir de perquisition avec la loi Numérique en passe d'être adoptée.