Les opérateurs avaient lourdement prévenu, lors du lancement de Free Mobile en 2012, que leurs investissements allaient en pâtir. Et on entend encore aujourd’hui certains patrons brandir cette menace… mais la réalité est bien différente. L’Arcep a fait ses comptes et il se trouve que la concurrence a, là aussi, du bon. Le montant des investissements en 2015 a été « exceptionnellement élevé », écrit le gendarme des télécoms.
Les opérateurs ont investi l’an dernier 10,6 milliards d’euros, ce qui représente une hausse de 50,2% par rapport à 2014. Cette progression significative des investissements s’explique en partie par l’achat de fréquences, notamment les blocs de 700 MHz (2,8 milliards d’euros). Hors fréquences, les quatre acteurs du secteur ont mis sur la table 7,8 milliards d’euros, soit 10% de plus que l’année précédente.
Les revenus des opérateurs se sont montés à 35,9 milliards d’euros HT en 2015 (32,6 milliards sans les revenus annexes, comme les terminaux). Si ce chiffre est en baisse par rapport à l’année précédente (-2,6%), celle-ci est moins forte qu’en 2014 (-4%) et 2013 (-7,2%).
Les utilisateurs français de services de téléphonie ont consommé sur l’année 560 000 To (!) de données, un volume en hausse de 83%. L’Arcep note que cela représente jusqu’à 1,2 Go par mois pour les utilisateurs actifs (très actifs, même). Les SMS sont toujours très utilisés : 200 milliards de textos échangés l’an dernier, soit 5 milliards de plus (gare cependant à la baisse notable du nouvel An !). Les Français consomment beaucoup de données, mais ils parlent moins : la consommation "voix" a baissé de 1,1%.