L'échec de la reconcentration des opérateurs téléphoniques n'est pas une menace pour le secteur, selon l'ARCEP. Sébastien Soriano, le président du régulateur, juge qu'un marché à quatre opérateurs est « viable »... à une condition, que la grande braderie cesse.
« Si les opérateurs gardent leurs nerfs et évitent de partir dans des guerres de promotion inconsidérée, le marché est viable à quatre », a-t-il déclaré sur France Info.
« Un petit peu de promotions c'est bien mais trop, attention ! », a-t-il ajouté, en pointant le risque de marges insuffisantes pour financer les investissements. Et de noter que ces tarifs au ras du plancher — 3,99 € pour un forfait 20 ou 50 Go dernièrement chez Bouygues, SFR et Free — étaient « une manière pour certains de vouloir faire boire la tasse à d'autres. »
« Il ne faudrait pas que les Français avec des prix qui seraient artificiellement bas se retrouvent in fine déçus avec des réseaux qui n'aient pas la bonne qualité », a averti le président de l'ARCEP, qui va veiller à ce que les investissements suivent. En février, l'autorité a déjà mis en garde Bouygues et SFR sur l'obligation de couverture des zones peu denses.
Martin Bouygues croit pour sa part que la guerre des prix va s'arrêter. « La logique voudrait même, à un moment, que les prix finissent par remonter », a-t-il indiqué dans Le Figaro.
En attendant, c'est la soupe à la grimace pour tous les opérateurs qui ont vu leur action plonger dès l'ouverture de la bourse. Bouygues, Iliad et SFR ont chuté de plus de 13 %, tandis qu'Orange a reculé de plus de 5 %.