Malgré l'échec de la reconcentration des opérateurs mobiles, le patron d'Orange pense comme celui de Bouygues que « les prix vont remonter ». « Il y aura de l'agitation, mais pas de guerre de prix », prédit Stéphane Richard dans une interview accordée à Challenges.
Il estime que les gros rabais sont du gaspillage : « Les clients que vous gagnez en mars sont perdus en avril. » Et de citer une nouvelle fois le Danemark, où selon lui les prix ont remonté après une consolidation manquée.
Sur les causes de l'échec, Stéphane Richard se montre moins accusateur que Martin Bouygues à l'encontre de Free. « Chacun a tiré un peu trop la corde », juge-t-il. Il considère tout de même que Xavier Niel « a une certaine aversion au risque » — en précisant immédiatement qu'il a été « un partenaire loyal dans cette négociation » —, tandis que Patrick Drahi est décrit comme « un vrai entrepreneur [qui] n'a pas froid aux yeux ».
Le patron d'Orange a aussi des mots doux pour Martin Bouygues qui est « un homme éminemment respectable », mais qui a « peut-être sous-estimé la complexité du sujet ». En bref, il ne faut froisser personne au cas où les négociations devraient reprendre un jour.
En revanche, il se montre plus dur à l'encontre de l'État, dont certaines exigences ont braqué le patron de Bouygues, selon Le Figaro. « La seule question à se poser est pourquoi l'État veut-il rester actionnaire d'Orange ?, s'interroge Stéphane Richard. On a parfois l'impression d'être au coeur d'injonctions contradictoires : il faut créer de la valeur, protéger le consommateur, l’emploi, tout en accélérant les investissements, sans toujours chercher leur rentabilité ! »
Le dirigeant a maintenant les yeux rivés sur le secteur bancaire. Orange Banque, qui doit être lancé en 2017, sera « massif », prévient-il. L'objectif est de recruter « rapidement » 2 millions de clients en France, soit le double de Boursorama aujourd'hui.