Patrick Drahi, le propriétaire de SFR, est alléché par les clients de Bouygues Télécom et il est prêt à signer un gros chèque pour les récupérer, expliquent Les Echos. Le patron d’Altice serait disposé à mettre 4 milliards d’euros sur la table pour empocher la « majeure partie des actifs de Bouygues Telecom et plus particulièrement les clients fixe et mobile ».

À la fin de l’année dernière, à force de remises maousses sur les prix de ses forfaits, SFR a regagné des clients — une promo sur son forfait 20 Go est d’ailleurs revenue hier — mais 1 million d’abonnés avaient quitté le navire sur l’exercice 2015. Le dépeçage de Bouygues Télécom pourrait lui donner les moyens de se reconstruire rapidement un socle important de clients (Bouygues en a un peu plus de 14 millions en tout).
Un appétit qui peut légitimement inquiéter clients et salariés de Bouygues. Dans une interview aujourd’hui sur BFM TV, Michel Combes, le président de Numericable-SFR, assurait que son entreprise allait considérablement investir dans le très haut débit en 2016 « plus que pendant les dix précédentes années ». Hors certaines opportunités dictées par le calendrier — comme la période des fêtes — il se défendait aussi de vouloir faire de la promotion sur les forfaits une règle permanente.
En outre, il entend marquer la différence avec ses concurrents en s’améliorant selon trois axes : le réseau, la relation clients qui « va être transformée » et les contenus. De quoi faire du groupe un prochain champion en France mais aussi à l’international, veut croire Michel Combes.
Free, pour sa part, dépenserait quelques 2 milliards pour des antennes, des fréquences et une partie des 300 boutiques de Bouygues.
Ces négocations qui ne devraient pas s’éterniser au-delà du 31 mars, c’est le vœu de Martin Bouygues, doivent aussi régler le cas de l’État actionnaire (à hauteur de 23% d’Orange) et qui souhaite le rester, et du patron de Bouygues qui espère empocher 10 à 15 % du capital d’Orange.
Ce matin, en marge de la présentation de sa nouvelle Livebox, Stéphane Richard déclarait que les « grandes masses de ces répartitions » étaient « à peu près » acceptées par les protagonistes. Une étape de quasiment franchie, mais « Il y en aura beaucoup d’autres » prévenait-il.