Le communiqué de presse tente de faire illusion en alignant les superlatifs, mais les faits sont têtus : SFR-Numericable a perdu de l’argent au premier trimestre. Le chiffre d’affaires du groupe s’est monté à 2,74 milliards d’euros, en baisse de 4,6% par rapport au même trimestre 2014. En revanche, l’EBITDA (le bénéfice avant impôts) à 930 millions d’euros est en forte hausse (+21%). Le résultat net s’établit à 816 millions d’euros, mais c’est un chiffre en trompe l’œil puisque SFR a bénéficié d’apports provenant de l’accord signé avec Vivendi ; sans ces éléments non récurrents, le résultat aurait été de 132 millions d’euros.
L’entreprise comptait 15,8 millions de clients mobiles résidentiels au 31 mars, soit une baisse conséquente de 5,7% par rapport à la même période de l’an dernier. Le prépayé est particulièrement touché avec un recul important de 19%. Le nombre d’abonnés forfaits s’établit à 12,8 millions, une baisse de 2,1% (144 000 abonnés en moins). Quant à l’ARPU (le revenu moyen généré par un utilisateur), il est en retrait à 25,5 euros (il se montait à 25,9 euros au T4 2014). En tout, SFR-Numericable compte près de 22,5 millions de clients mobiles, soit -2,5% — cela représente 445 000 clients de moins au premier trimestre.
Si le mobile est en difficulté, la fibre va beaucoup mieux grâce au jeu des vases communicants avec les clients ADSL. L’entreprise a recruté 48 000 nouveaux clients au premier trimestre, alors que la société n’avait conquis que 68 000 abonnés sur l’ensemble de l’année dernière. Le FAI compte désormais près de 1,6 million de clients fibre (30 Mbits et supérieur), un chiffre en hausse de 6,7%.
Malgré tout, SFR-Numericable va poursuivre ses investissements, qui ont atteint les 400 millions d’euros (+27%). Le groupe a également relevé son objectif de rentabilité à moyen terme, tout en poursuivant son programme d’économies jusqu’en 2017.