L’attribution des fréquences 700 Mhz pour lesquelles l’Arcep devait lancer un appel à candidatures en juillet, devra être juridiquement blindée. Les opérateurs sont en effet volontiers procéduriers et au vu de l’importance de ces fréquences dites « en or » (les ondes 4G passent plus facilement au travers des habitations, et se diffusent sur une plus grande couverture), tout le monde est sur les rangs en espérant obtenir les meilleurs lots.
Free, en tant que dernier entrant sur le marché des télécoms, avait caressé le doux espoir d’être privilégié par rapport aux autres. Le trublion, actuellement en pleine forme, espérait la garantie d’un lot de fréquences : ce sera très difficile à obtenir, d’après une info des Echos. L’Arcep, au terme d’une étude approfondie, a estimé ce scénario improbable et trop risqué sur le plan juridique. Pas question de voir toutes les attributions de fréquence annulées sur le tapis vert de la justice.
Le régulateur estime que Free a eu la possibilité, il y a cinq ans, d’obtenir une part des fréquences 800 Mhz à l’instar de ses concurrents, mais que l’opérateur avait alors échoué à les sécuriser. Une faute originelle pour le groupe qui dispose de beaucoup moins de fréquences que la concurrence, et qui estimait qu’une garantie sur l’attribution de la bande des 700 Mhz pouvait lui être accordée.
De plus, l’État a d’ores et déjà inscrit les 2 milliards d’euros attendus de cette vente au budget : en l'absence de lot garanti pour Free, les autres opérateurs seront peut-être tentés de jouer la surenchère et d’évincer autant que possible le dernier entrant (générant de plus fortes rentrées au passage). Toutefois, l’Arcep et l’État peuvent toujours accorder une garantie de fréquences à Free ou tout du moins, s’arranger pour que tous les joueurs soient servis équitablement (via un plafond de fréquences, par exemple). Free ne manquera pas de pousser dans ce sens.