Les investissements des opérateurs dans leurs infrastructures réseau sont passés sous la barre des 7 milliards d’euros en 2014, une première en cinq ans. Sur l’ensemble de l’année dernière, cela représente 300 millions d’euros de moins qu’en 2013. Les réseaux, c’est pourtant le nerf de la guerre pour les opérateurs qui se doivent de multiplier les ouvertures de sites, notamment sur la 4G, afin de conserver leurs abonnés et en chiper à la concurrence.
L’Arcep, qui rapporte ces chiffres, ne s’en alarme pas pour autant. 2014 a été à bien des égards une année de transition, ce d’autant que 2012 et 2013 ont été des « années exceptionnelles en matière d’investissement », reconnait l’autorité de régulation. La consolidation du secteur a largement pesé dans les investissements, à commencer par SFR, tout à son acquisition par Numericable. Cela se sent d’ailleurs particulièrement au niveau des ouvertures d’antennes 4G : Free a été à deux doigts de passer devant l’opérateur au carré rouge en mars (lire : Antennes 4G : Free Mobile toujours plus proche de SFR).
En 2014, Numericable-SFR a investi 150 millions d’euros en moins qu’en 2013. Le groupe de Patrick Drahi a toutefois promis de remettre au pot cette année, ce qui sera d’autant plus nécessaire que l’Arcep orchestre la vente des fréquences 700 Mhz, dites « fréquences en or ». Un opérateur en particulier est attendu au tournant, c’est Free. « L’attribution de la bande 700 MHz est le rendez-vous de la vérité pour Iliad ; si Iliad sort de cette attribution sans un spectre significatif en 700 MHz, cet acteur n'aura pas la capacité à être un opérateur de réseau comme les autres », explique Sébastien Soriano, président de l’Arcep.
Le gouvernement tient mordicus à cette vente, dont le fruit attendu (2,1 milliards d’euros) a été inscrit dans le budget 2015. Il faudra cependant tenir compte de la trésorerie des opérateurs qui devront débourser 500 millions par tête de pipe pour satisfaire l’État. Or, avec des prix qui, sous les coups de boutoir de Free Mobile, ont chuté de 40% en trois ans (les revenus sont en recul de 4% sur un an, à 33,7 milliards d’euros), les marges sont réduites.
Source : Les Echos