Près de 7,5 milliards d’euros. C’est l’offre qu’aurait formulée SFR pour mettre la main sur Bouygues Telecom. Un montant pas si éloigné des 8 milliards de dollars que réclamait Martin Bouygues pour céder l’année dernière aux avances de Free Mobile. À l’époque, le trublion de l’internet français n’était pas disposé à faire un chèque de plus de 5 milliards d'euros.
Cette semaine encore, Martin Bouygues a balayé les rumeurs de rachat. L’homme d’affaires a même été jusqu’à jouer la carte de la provocation affirmant que « Bouygues Telecom est l’acheteur naturel de Free, de SFR et même d’Orange ». Des propos qui selon le JDD, n’ont qu’un but : faire augmenter les enchères. En coulisses, il se murmure que Bouygues aurait beaucoup de mal à résister à une nouvelle offre revue à la hausse de SFR.
Bien que largement endettée, SFR n’aurait aucune difficulté à financer cette opération. Subjuguées par son ascension, les banques prêtent les yeux fermés à Patrick Drahi.
Il y en a toutefois un qui semble convaincu que la stratégie de fuite en avant de Patrick Drahi va se solder par un échec, c’est Vincent Bolloré. Le président du conseil de surveillance de Vivendi a cédé les 20 % restant de SFR à l’homme d’affaires pour 3,9 milliards d’euros. Au total, la vente de la marque au carré rouge aura rapporté quasiment 17 milliards d’euros à Vivendi. Pour les observateurs du dossier, si Bolloré se désengage maintenant, c’est parce qu’il est persuadé qu’il a exploité au mieux la situation.
De toute manière, si un rapprochement entre Bouygues et SFR venait à se concrétiser, il faudrait obtenir le feu vert du conseil de la concurrence et surtout proposer des concessions à Free Mobile. Xavier Niel se retrouverait une nouvelle fois au centre du jeu.
Le rythme des discussions pourrait s’accélérer dans les prochaines semaines. Les fréquences 700 MHz seront mises aux enchères cette année. L’État espère que cette mise aux enchères lui rapportera entre 2 et 3 milliards d’euros. Il va de soi que ceux qui investiront ont la nécessité d’avoir une politique de long terme.
En fin d’année dernière, Xavier Niel résumait d’ailleurs parfaitement la situation. Cette enchère départagera selon lui ceux qui sont prêts à investir de ceux qui ne le sont pas ou plus. Il avait alors employé la formule suivante : « La mer va se retirer et on verra ceux qui n'ont plus de maillots ». Sans surprise, les deux entreprises les plus discrètes sur le sujet des 700 MHz sont Bouygues et SFR…