Google va devenir opérateur virtuel. C’est Sundar Pichai, officiel numéro 2 du groupe (et officieux futur numéro 1) qui l’a annoncé durant une conférence durant le MWC, il ne s’agit toutefois pas d’aller concurrencer les opérateurs installés qui loueront leurs réseaux au moteur de recherche… autant ne pas froisser les susceptibilités. « Nous n’avons pas l’intention de devenir un opérateur à grande échelle, et nous travaillons avec des partenaires existants », explique Pichai.
Il compare cette volonté d’aller se frotter aux réseaux cellulaires avec ce que réalise la gamme Nexus pour le matériel : il s’en vend très peu par rapport aux Galaxy et autres One, mais ces terminaux montrent le chemin aux constructeurs. Devenir MVNO serait un moyen pour Google d’ouvrir la voie à de nouveaux usages, qui pourraient ensuite inspirer les acteurs mieux établis.
Lorsque Google parle avec AT&T, Verizon et les autres, le moteur de recherche essaie de « montrer des innovations, comme les appels qui se reconnectent automatiquement si quelqu’un raccroche à l’autre bout accidentellement. C’est le genre d’idées que nous voudrions mettre en place avec ce projet ». Sundar Pichai veut rien moins que « casser les barrières » de la manière dont les connexions fonctionnent. Pichai ne le précise pas, mais il est plus que probable que cette expérimentation se limite aux États-Unis dans un premier temps. Il sera toutefois intéressant de connaître l’offre de Google : se destinera-t-elle uniquement aux Nexus ? Les prix seront-ils « subventionnés » par de la publicité ?
Le numéro 2 de Google confirme aussi l’existence d’Android Pay, dévoilé par la rumeur il y a quelques jours. « Le paiement mobile est vraiment très important cette année, ça a du sens, votre téléphone est toujours sur vous. Nous nous sommes intéressés à ça avec Android, dans une approche ‘plateforme’ ». Une API va être développée qui va permettre à n’importe qui de bâtir un service de paiement. « Google Wallet sera un client Android Pay, comme d’autres services en Chine, par exemple ». La bataille sera âpre, entre des acteurs locaux déjà implantés et Apple qui tente de s’y frayer une petite place (lire : Apple Pay à pied par la Chine).
Concernant une éventuelle rivalité avec le propre service de paiement mobile sans contact de Samsung, « nous sommes dans une chronologie différente avec cette plateforme, mais [Samsung Pay et Android Pay] ne sont pas nécessairement concurrents ». Le lancement de cette API est prévue dans les prochains mois.
Le vice-président Android, Chrome et Apps revient aussi sur la dernière initiative en date de Google pour imposer ses services sur les marchés émergents, au travers de l’initiative Android One permettant d’installer une version complète et sans fioritures du système d’exploitation sur des mobiles à 100$. Pour le moment, c’est le seuil minimal que s’est fixé Google, mais qui sait ? « Nous espérons être capable dans deux ans d’offrir avec un appareil de 50$ ce qu’un appareil à 100$ peut faire aujourd’hui ». Sandar Pichai a même eu l’occasion d’acheter une tablette Android à 50$ qui, d’après lui, était tout à fait capable : « C’est super pour YouTube, un appareil très puissant ».
Quand Sundar Pichai répond à des questions, il est pratiquement inévitable qu’Apple apparaisse à un moment ou à un autre. Interrogé — donc — à propos de l’iPhone 6, il pressentait que la nouvelle gamme de smartphones serait importante pour Apple. « Nous savions depuis longtemps que les téléphones avec de grands écrans connaissent le succès ». Mais « c’est un bon moment pour tous les smartphones. Samsung est une super entreprise, le Galaxy S6 représente le summum de ce qu’il est possible d’accomplir actuellement sur le marché des smartphones ».
Quant à la présence d’applications de Microsoft au sein des nouveaux Galaxy (mais aussi chez Sony), il réplique qu’Android est une plateforme ouverte sur laquelle les autres services peuvent s’installer. En revanche, il trouve que des initiatives comme Cyanogen ne sont pas particulièrement porteuses d’intérêt pour l’utilisateur, qui demande les services de Google.