Xavier Niel, Patrick Drahi, même combat ? Alors que le patron d'Altice, propriétaire de SFR et Numericable, est aussi très présent en Israël (avec l'opérateur Hot) et au Portugal, son homologue d'Iliad multiplie les emplettes à l'international : en avril, il acquiert à titre personnel Monaco Telecom, et on apprend que le milliardaire vient d'acquérir un poisson beaucoup plus gros. Il s'agit d'Orange Suisse, pour lequel Niel lâche 2,3 milliards d'euros (2,8 milliards de francs suisses).
Là encore, le patron de Free a déboursé la somme sur ses fonds propres, plus précisément ceux de sa holding personnelle NJJ Capital, qui reprend à la société britannique Apax sa participation (acquise en 2012) au sein d'Orange Suisse. « Ma plus haute priorité sera de gérer Orange Suisse en accord avec l'environnement et les spécificités du marché suisse. En tant que nouveau propriétaire, NJJ apportera de la continuité aux clients ainsi qu'à ses employés et sa direction », explique Xavier Niel dans le communiqué. Ce dernier avait déjà tenté de s'offrir Orange Suisse en 2011, sans succès.
Au second trimestre 2014, Orange détenait 18.3% du marché helvète, contre 27,4% pour Sunrise et 54,3% pour Swisscom. Xavier Niel sera propriétaire d'Orange Suisse à la fin du premier trimestre 2015, si les autorités de régulation autorisent le rachat.
On ne peut s'empêcher de rapprocher la vente de l'ex filiale suisse d'Orange à celle d'EE (Everything Everywhere) en Grande-Bretagne. L'opérateur, coentreprise entre Orange et Deutsche Telekom, est le numéro un sur le marché de la téléphonie outre Manche. Il va être revendu à BT pour 15,7 milliards d'euros, Orange en récupérant un peu plus de 6 milliards. Les structures financières des branches d'Orange en Grande-Bretagne et en Suisse sont très différentes, mais ces deux opérations montrent que les grandes manœuvres sont loin d'être terminées dans l'Europe de la téléphonie. Niel et Drahi aiguisent leur appétit.