Free Mobile a obtenu de l'Arcep le feu vert pour tester la 4G+ (LTE Advanced) avec la bande des 1800 MHz. Cette expérimentation aura lieu dans la commune du Petit Quevilly, dans la Seine-Maritime. Il s'agit pour le trublion du paysage de la téléphonie française de tester l'agrégation de porteuses en combinant la bande de fréquence des 1800 MHz avec celle des 2600 MHz. La fréquence 1800 MHz a deux atouts : l'aspect économique (le réseau est déjà déployé) et la bonne capacité de pénétration dans les bâtiments.
Cette annonce a ceci d'étonnant que Free Mobile ne possède pas de réseau en propre sur la bande de fréquence des 1800 MHz (l'opérateur ne dispose que d'une seule bande, celle des 2600 MHz). L'Arcep propose en fait à Free d'utiliser « de manière temporaire et localisée » (jusqu'au 30 juin) un bloc de 5 MHz que l'opérateur pourra combiner avec ses fréquences 2600 MHz. La société de Xavier Niel a toujours fait part de son intérêt pour le recyclage des fréquences 1800 MHz, utilisées pour porter le réseau 2G EDGE et qui peuvent effectivement être recyclées pour transporter de la 4G+.
Bouygues Telecom n'a pas fait autre chose : en mars 2013, l'opérateur a reçu l'autorisation de l'Arcep de recycler ses fréquences 1800 MHz, ce qui lui a permis de posséder, dès le 1er octobre de la même année, une couverture conséquente du territoire avec un minimum d'investissement. Ce fameux bloc de 5 MHz prêté à Free appartenait justement à Bouygues : dans le cadre du recyclage de ses fréquences 1800 MHz, la société s'est engagée à en restituer une partie à l'État. En l'occurrence, Free loue ce bloc. L'Arcep rappelle que SFR et Orange conservent la possibilité, à tout moment, de demander à leur tour le recyclage de leurs propres fréquences des 1800 MHz en 4G.
Free Mobile, dont la couverture 4G en France reste largement en deçà de celle de la concurrence (Orange reste en tête), est censé améliorer la qualité de son service : Xavier Niel a promis que d'ici la fin de l'année « dans 75% du temps ça marchera mieux ». Si Free a la possibilité de prendre une option sur le paquet de fréquences 1800 MHz de Bouygues (que l'opérateur pourra recycler en réseau 4G+), l'opération pourrait être intéressante non seulement pour l'entreprise, mais également (et surtout…) pour les consommateurs.
Le lancement des enchères sur les fréquences 700 MHz l'année prochaine pourrait toutefois bousculer les plans des uns et des autres : les capacités techniques de ces fameuses « fréquences en or » (pénétration dans les bâtiments, longue portée) ont en effet de quoi pousser les opérateurs à investir dans cette technologie — Xavier Niel ne dit d'ailleurs pas autre chose : Free s'intéresse à ces fréquences.