UFC-Que Choisir a réalisé une nouvelle enquête sur la qualité de service des quatre opérateurs français, que ce soit en 3G ou en 4G, suivant des protocoles proches de ceux de l'Arcep dont les conclusions de la dernière étude sont connues depuis le mois de juin (lire : ARCEP : Orange reste le meilleur opérateur). Logiquement, les résultats obtenus par l'association de consommateurs sont proches de ceux de l'Autorité de régulation des communications. UFC a mesuré les performances des réseaux d'Orange, de SFR, de Bouygues Télécom et de Free Mobile dans trois villes : Aix-en-Provence, Bordeaux et Paris; 71 points géographiques ont été testés entre le 1er et le 25 septembre.
Les testeurs se sont concentrés sur les besoins quotidiens des utilisateurs de smartphones : navigation sur le web, lecture d'une vidéo sur YouTube (dernière version de l'app) et qualité des appels téléphoniques, ce sur un iPhone 5s et un Galaxy S5. Sur le réseau 3G, c'est Orange qui détient la palme de la qualité avec un taux agrégé de 87,6%; Bouygues suit avec 83,3%, SFR est troisième avec 76,4%, et Free ferme la marche avec 65%. Globalement, on peut faire confiance à Orange pour les critères retenus. SFR en revanche montre « d'inquiétants signes de faiblesse », tandis que Free, dont le réseau bascule entre le sien propre et celui d'Orange en itinérance, offre des performances médiocres. « Il est notable que cette différence ne se constate pas, ou peu, pour le téléchargement et l’envoi de fichiers. Ceci tend à montrer qu’une restriction spécifique est effectuée pour les services gourmands en bande passante », écrit l'association.
Chez Free, le streaming vidéo est réellement médiocre en itinérance, avec des résultats de 14,6% seulement (0% à Bordeaux !), contre 88,5% chez Orange, et 85,4% sur le réseau 3G propre de Free. UFC-Que Choisir a d'ailleurs saisi la justice en janvier 2013 sur le sujet. La fin de l'itinérance, au plus tard programmée pour 2018, soulève des craintes chez l'association, qui s'inquiète de la fiabilité et de la solidité du réseau 3G en propre de Free; celui-ci « devra supporter l’ensemble des utilisateurs qui aujourd’hui passent par l’itinérance, générant, si le réseau propre de Free Mobile n’est pas suffisamment dimensionné, d’importantes congestions ».
Les résultats sont plus homogènes en 4G, au bénéfice de Free (même si le réseau 4G de l'opérateur est le moins étendu). Si Orange pointe une fois de plus à la première place et que Bouygues Télécom est son dauphin, Free se positionne cette fois sur la troisième place du podium, laissant à SFR la pire des places du classement. UFC pointe du doigt « les limites qualitatives de la 4G de SFR qui sur l’ensemble de nos tests figure quasi systématiquement en dernière position ». L'association de consommateurs s'inquiète surtout de l'instauration d'une 4G à deux vitesses : « Les débits proposés par l’ensemble des opérateurs décroissent à mesure que la taille de la ville testée diminue ».
De fait, si les résultats sont excellents à Paris, les performances sont dégradées à Aix. « Que la qualité de la 4G soit différente est une chose. Que cette qualité soit tellement faible pour utiliser dans de bonnes conditions le très haut débit mobile en est une autre. Ainsi, la nécessaire mise en place de critères de qualité de service permettant aux utilisateurs de la 4G de réellement pouvoir en faire un usage conforme aux promesses des opérateurs sur les mérites de cette technologie s’impose », conclut l'étude.