Les opérateurs télécoms se rueront dès l'année prochaine sur les fréquences 700 MHz. François Hollande a en effet déclaré que l'attribution de ces nouvelles fréquences destinées à la 4G devait « impérativement » avoir lieu en 2015.
Il faut dire qu'en ces temps de disette budgétaire, cette future mise aux enchères représente une belle manne pour l'État. Cette vente du spectre hertzien, qui a déjà été intégrée au projet de loi de finances pour 2015, pourrait rapporter plus de 2 milliards d'euros, selon les prévisions du gouvernement.
Les fréquences 700 MHz ont de quoi attirer les opérateurs ; elles ont le grand avantage de porter loin, limitant ainsi le nombre de relais pour le déploiement. De plus, elles pénètrent mieux dans les bâtiments que les fréquences plus hautes (lire : 4G LTE : explications sur les bandes de fréquences). D'où le fait que l'on parle de fréquences « en or ».
Il sera intéressant de voir quelles stratégies vont adopter les opérateurs. Free Mobile, qui est le seul à ne pas avoir de fréquences 800 MHz et qui est à la traîne au niveau de la couverture, a fait part à plusieurs reprises de son grand intérêt pour les 700 MHz.
En revanche, Bouygues Telecom avait réagi très négativement l'année dernière sur une mise aux enchères avancée. « On a besoin d'une perfusion et on vient nous faire une prise de sang ! », s'était agacé un dirigeant. L'opérateur avait dépensé 683 millions d'euros (moins que SFR et Orange) pour 10 MHz duplex de la bande des 800 MHz en 2011. Fragile financièrement, Bouygues Telecom a indiqué en juin dernier qu'il allait poursuivre ses investissements dans les réseaux mobiles à hauteur d'environ 500 millions d'euros par an. Aura-t-il les moyens de suivre ses concurrents si les enchères montent ?
Numericable, qui s'est lourdement endetté pour acheter SFR, pourra-t-il sortir facilement son chéquier ? Orange, qui a tenté en vain de faire capoter la mutualisation entre SFR et Bouygues, va-t-il se montrer agressif ? Les prochains mois s'annoncent passionnants.
Source : AFP