Ce n’est pas un secret : quand on utilise Free Mobile, on a plus de chance de tomber sur une antenne d’Orange, que sur une mise en place par Free. Et quand on est dans la situation où on exploite le réseau de l’opérateur historique — on parle alors d’itinérance —, les débits sont loin d’être exceptionnels, ils sont même souvent assez médiocres. On en avait fait l’amère expérience lors de nos vacances passées avec Free Mobile, cette fois c’est une étude plus rigoureuse publiée par ZDnet qui le montre.
Basée sur plusieurs dizaines de milliers de tests dans toute la France, l’étude a été menée grâce à l’application 4GMark qui ne se contente pas de mesurer un débit théorique, mais aussi des cas concrets, du streaming de vidéo au téléchargement de sites et de fichiers. Grâce à ces données exhaustives, l’application offre une vision beaucoup plus fine sur un réseau : on peut ainsi détecter si un usage en particulier fonctionne mieux qu’un autre.
Les résultats sont sans appel : alors que les trois opérateurs historiques proposent des débits cohérents quel que soit le type de fichier téléchargé, Free Mobile est le seul à présenter des écarts importants. Certains fichiers, comme les images ou les PDF, se chargent rapidement et sans erreur. À l’inverse, les formats vidéo et musicaux sont tous très lents, et surtout, les erreurs au chargement sont beaucoup plus nombreuses que chez les autres opérateurs.
En entrant dans les détails, l’étude pointe le problème : sur réseau propre (ci-dessous), Free Mobile se comporte comme tous les autres opérateurs mobiles en France. Les débits sont les mêmes, quels que soient les formats de fichier, et il y a peu d’erreurs. En revanche, en itinérance, il est quasiment impossible de charger rapidement une vidéo ou un fichier audio, et on a un taux d’erreur qui peut dépasser les 15 % sur ces formats.
L’étude prouve aussi que la navigation internet est beaucoup plus difficile quand on utilise le réseau d’Orange chez Free Mobile. Nous avions constaté que certains sites, comme Wikipedia, étaient régulièrement inaccessibles, mais le problème est plus général. Quand on n’a pas la chance d’avoir accès au réseau mis en place par l’opérateur de Xavier Niel, plus de la moitié des pages web se chargent en plus de 15 secondes, voire ne se chargent pas du tout. Et de toute manière, attendre 15 secondes, à l’heure de la fibre et de la 4G, cela revient à dire que la page ne charge pas.
Pour enfoncer le clou, l’étude porte aussi sur YouTube et là encore, c’est sans appel. En itinérance Orange, près de 70 % des vidéos consultées sur le site mettent plus de 40 secondes à charger. Sur une antenne Free Mobile, ce taux passe à 2 % et plus de 85 % des vidéos se chargent en moins de cinq secondes.
L’itinérance avec Orange a permis à Free Mobile de lancer son offre sans réseau propre, mais on le voit bien, cela devient un handicap de plus en plus lourd. Les abonnés peuvent le sentir au quotidien, cette étude le met en avant de manière plus formelle : la qualité est loin, très loin, d’être au rendez-vous. Peut-être que l’entreprise de Xavier Niel en a enfin pris conscience : au dernier recensement, le nombre d’antennes installées par Free avait bien augmenté (lire : Déploiement de la 4G : Free s'active sur les accords, Orange domine partout).