Qobuz se livre à un exercice inédit : la plateforme française de streaming et de téléchargement s’est soumise à un audit indépendant mené « par un cabinet international de premier plan » pour faire valider son taux de redevance moyen par diffusion. Pendant son exercice fiscal 2024, Qobuz a ainsi reversé 0,018024 € par stream aux ayants droit, soit 18,02 € pour mille écoutes. C’est deux fois plus qu’Apple Music et presque cinq fois plus que Spotify.

Avec un revenu moyen de 117,60 € par an et par utilisateur, Qobuz peut se vanter d’être l’un des meilleurs payeurs de l’industrie, si ce n’est le meilleur. L’absence d’offre gratuite financée par la publicité et le positionnement résolument premium, avec un abonnement qui peut atteindre jusqu’à 349,99 € par an, font leur effet. Les autres services de streaming, selon la Fédération internationale de l’industrie phonographique, reversent en moyenne 21,73 € par an et par utilisateur.
La démarche de Qobuz lève un coin du rideau sur le plus grand secret de l’industrie, qui laisse les labels et les artistes discuter du montant des redevances des uns et des autres sans jamais confirmer leurs chiffres. Selon les meilleures estimations, mille écoutes rapportent en moyenne :
- 11,43 € chez Tidal ;
- 8,90 € chez Apple ;
- 5,70 € chez Deezer ;
- 3,89 € chez Spotify ;
- 3,58 € chez Amazon ;
- et seulement 0,61 € chez YouTube.
Un utilisateur de Qobuz rapporte presque cinq fois plus qu’un utilisateur de Spotify, mais Spotify compte bien plus d’utilisateurs que Qobuz. Avec 675 millions d’utilisateurs, dont 263 millions d’abonnés payants, a reversé plus de dix milliards de dollars aux ayants droit en 2024. Comme les redevances individuelles sont calculées en divisant le panier global par le nombre de diffusions, ce que l’industrie appelle la stream-share, l’augmentation continue du montant minimum garanti tend à bénéficier aux grands acteurs avec une activité diversifiée, au détriment des plus petits comme Qobuz.