Alors que la Perfide Albion a récemment décidé de forcer Apple à supprimer la protection avancée sur ses appareils, empêchant par la même ceux-ci de chiffrer leurs données sur les serveurs iCloud, il semble que le gouvernement de Sa Majesté soit tombé sur un os...
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Bien qu’elle ait des répercussions assez importantes sur la sécurité des données des citoyens britanniques, la mise en route était restée très discrète, à la demande même des autorités : l’Investigatory Powers Act permet en effet au pouvoir d’imposer à l’entreprise concernée de ne pas révéler la demande.
Mais moins d’une semaine après, ce sont les services d’intelligence américains par l’intermédiaire des sénateurs Ron Wyden (démocrate, responsable du Senate Intelligence Committee) et Andy Biggs (républicain, responsable du House of Judiciary Committee) qui s’en mêlent, demandant des comptes à leurs cousins britanniques. En effet, cette loi maintenant activée permet aux services d’outre-Manche d’accéder aux données de toute personne présente sur leur territoire quelque soit sa nationalité, y compris américaine.
Les deux sénateurs ont donc pris leur plus belle plume pour faire part de leur mécontentement à Tulsi Gabbard, nouvelle directrice du Renseignement américain qui leur a répondu... n’avoir été mise au courant que par la presse. Elle compte maintenant convoquer tous les services concernés (FBI, NSA, CIA, DIA, DHS,... toutes ces entités à trois lettres qu’il ne vaut mieux pas croiser) afin de comprendre ce qui s’est passé, quelles sont les conséquences exactes pour les citoyens US, et soumettre les modifications nécessaires à la Grande-Bretagne, comme rapporté par AppleInsider.
Nos relations en matière d’Intelligence avec nos partenaires étrangers sont d’une importance vitale pour notre sécurité nationale [...] cependant, mes obligations en tant que directrice du renseignement national incluent la protection à la fois de la sécurité de notre pays et des droits souverains du peuple américain consacrés dans la Constitution US.
Si la menace n’est pas clairement indiquée, le fait de mentionner les échanges entre l’Intelligence américaine et ses partenaires étrangers laisse clairement entendre aux Britanniques qu’à défaut de modifier leur législation afin de laisser Apple remettre en place le chiffrement de bout en bout, les USA pourraient très bien cesser ou fortement réduire la coopération en matière de renseignement avec le Royaume-Uni.
Reste maintenant à voir la réaction de la Grande-Bretagne, qui devra faire peser dans la balance d’un côté sa volonté de « back door », de l’autre ses relations avec les USA...