L’affaire des écoutes de Siri révélée en 2019 est loin d’être terminée. La Ligue des droits de l’homme vient d’effectuer un signalement au procureur de la République en plus d’avoir déposé une plainte à ce sujet, rapportent Le Monde et Radio France. L’association reproche à Cupertino d’avoir violé le droit à la vie privée de ses utilisateurs en les écoutant à leur insu.
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Un rappel des faits s’impose. En 2019, le Français Thomas Le Bonniec est embauché pour un sous-traitant en charge d’analyser des enregistrements de Siri. Il réalise que les fichiers traités sont très sensibles étant donné qu’ils contiennent énormément de données personnelles : des individus parlant de leurs maladies, de leurs sexualités, de politique… La plupart étaient enregistrés par erreur, et le lanceur d’alerte estime qu’il n’est pas très compliqué de regrouper des informations pour identifier une personne. Sans surprise, l’affaire fait grand bruit. Apple désactive les écoutes humaines et rompt son contrat avec son sous-traitant dans la foulée.
![Siri : des oreilles humaines écoutent des conversations parfois très privées enregistrées par accident](https://cdn.mgig.fr/2019/07/mg-b7db2b3b-06f6-4eab-9b0e_accroche.jpg)
Siri : des oreilles humaines écoutent des conversations parfois très privées enregistrées par accident
![Ces oreilles françaises qui écoutaient les enregistrements de Siri](https://cdn.mgig.fr/2019/08/mg-1d6610f9-8745-4d98-b88f_accroche.jpg)
Ces oreilles françaises qui écoutaient les enregistrements de Siri
La plainte de la Ligue des Droits de l’Homme s’appuie sur les révélations de Thomas Le Bonniec. Elle accuse Apple de violation de la vie privée, de traitement illicite des données personnelles et de pratique commerciale trompeuse. Elle estime également qu’Apple n’a pas respecté le règlement général sur la protection des données (RGPD). L’affaire n’a jamais déclenché d’enquête en Europe. La CNIL irlandaise a classé l’affaire, estimant que « le plaignant n’a pas apporté de preuves d’un traitement irrégulier de ses données personnelles ».
La date de cette action n’est pas anodine : la justice californienne doit se prononcer aujourd’hui sur les suites d’une action collective lancée aux États-Unis. Apple cherche à mettre l’affaire derrière elle grâce à un accord à l’amiable. Si elle réfute tout comportement répréhensible, elle a proposé 96 millions de dollars (93 millions d'euros) que devront se partager les plaignants.