Pixelfed n’aurait pas pu choisir un meilleur moment pour lancer son application pour Android et iOS. Au moment même où Meta inonde Instagram d’images générées par intelligence artificielle, tout en mettant en danger des utilisateurs en réduisant drastiquement la modération aux États-Unis, les inscriptions sur le réseau décentralisé de partage de photographies ont explosé. L’application officielle tombe donc à point nommé.
Pixelfed est à Instagram ce que Mastodon est à Twitter ou ce que PeerTube est à YouTube, un réseau décentralisé utilisant le protocole ActivityPub, dépourvu d’algorithmes de manipulation du contenu. Le développeur canadien Daniel Supernault s’est longtemps concentré sur le fonctionnement des différentes instances, dont celle qu’il administre et qui forme le cœur du réseau, pixelfed.social. Le vide était comblé par des applications tierces aussi conventionnelles que Pixelix ou aussi élégantes qu’Impressia.
L’application « officielle » de Pixelfed, dont le code est entièrement open source, a l’immense avantage de porter le nom du réseau, qui connait « des niveaux inédits de fréquentation » depuis quelques jours. Pour ne rien gâcher, Meta lui a fait une jolie publicité en bloquant les liens vers Pixelfed sur Instagram, comme quoi, elle est encore capable de modérer les contenus lorsque cela sert ses intérêts.
Pixelfed s’est hissée au premier rang des réseaux sociaux sur le Play Store, mais pas (encore ?) sur iOS, où cette distinction revient à Xiaohongshu, la plateforme chinoise qui profite ironiquement de la possible disparition de TikTok aux États-Unis. Le secteur profite clairement de l’instabilité sur Instagram : Sebastian Vogelsang, le développeur de l’application Skeets pour Bluesky, annonce travailler sur une application de partage de photos utilisant le protocole AT du réseau au papillon bleu.