Alors que l'Albanie a décidé d'une suspension de TikTok, la future administration Trump pourrait décider d'accorder un sursis au réseau social chinois.
Ce samedi, le premier ministre albanais, Edi Rama a annoncé que le réseau social du groupe chinois ByteDance serait suspendu dans le pays à partir du début de l'année prochaine et pour un an. Qualifiant TikTok de « Voyou du quartier », il a jugé que ce réseau avait la bride sur le cou en dehors de son pays d'origine :
En Chine, TikTok présente comment les étudiants peuvent suivre des cours, comment protéger la nature, comment préserver les traditions, mais sur TikTok en dehors de la Chine, nous ne voyons que des saletés et de la boue. Pourquoi avons-nous besoin de cela ?
Cette décision fait suite à un fait divers il y a un mois durant lequel un adolescent de 14 ans a été tué à Tirana et un autre blessé à l'issue d'une rixe après des échauffourées verbales sur les réseaux sociaux. TikTok a contesté le fait que cette bagarre et les encouragements à l'affrontement se soient déroulés sur sa plateforme.
« Le problème aujourd'hui n'est pas nos enfants, le problème c'est nous, le problème aujourd'hui est notre société, le problème aujourd'hui est TikTok et tous les autres qui prennent nos enfants en otage » a fustigé le Premier ministre, qui entend mettre en place des programmes d'éducation.
TikTok risque la même extinction aux États-Unis, à moins que le futur président ne lui sauve la mise in extrémis. Le réseau social est actuellement sous la menace d'un arrêt à partir du 19 janvier s'il ne trouve pas un acquéreur américain pour ses opérations aux États-Unis. Une décision qui a été récemment confirmée par la justice.
Apple sommée de retirer TikTok aux USA dès janvier
Cependant, lors d'un meeting ce dimanche en Arizona, Donald Trump a laissé flotter l'idée d'accorder un sursis à TikTok au vu de son apport lors de sa campagne électorale :
Je pense que nous allons devoir commencer à réfléchir parce que, vous savez, nous sommes allés sur TikTok et nous avons eu une excellente réponse avec des milliards de vues, des milliards et des milliards de vues.
Ils m'ont apporté un graphique, et c'était un camembert, et c'était si beau à voir, et en le regardant, je me suis dit : « Peut-être qu'on devrait garder ce truc-là un petit moment.
Le « Ils » pourrait être l'équipe de TikTok venue plaider sa cause devant le futur occupant de la Maison-Blanche. Le CEO du réseau social a rencontré Donald Trump lundi dernier et son interlocuteur s'était montré réceptif aux arguments selon lesquels sa campagne avait bénéficié de son affichage sur TikTok.
Le Département de la Justice américain, pour sa part, a considéré que le contrôle chinois de TikTok représente une menace pour la sécurité nationale. Cela avait entraîné en avril dernier un vote bipartisan du sénat, à une large majorité, pour une interdiction de TikTok aux États-Unis s'il ne vendait pas sa filiale à une entreprise américaine.
Les plus ardents supporters de cette décision comptaient le républicain Marco Rubio, qui considérait qu'il s'agissait : « D'une bonne chose pour l'Amérique ». En décrivant TikTok comme une dépendance du Parti communiste chinois qui avait été trop longtemps laissée sans supervision. Marco Rubio risque d'avoir à justifier cette contradiction entre ses propos et ceux du président élu puisqu'il a été choisi par Donald Trump pour diriger le Département d'Etat (l'équivalent du Ministère des affaires étrangères).
L'avenir de TikTok est pour le moment entre les mains de la Cour Suprême qui a accepté d'étudier la demande du réseau de faire annuler le vote du Sénat.