Alors que Google, Amazon et surtout Microsoft ont fait les gros titres il y a quelques mois pour leur décision de privilégier l’énergie nucléaire concernant l’alimentation de leurs serveurs d’Intelligence Artificielle, c’est maintenant au tour de Meta d’annoncer suivre la même direction.
Comme le rappelle The Verge, c’est sur du long terme qu’il va falloir prévoir les choses, tant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires ne se fait pas en un claquement de doigts : si les français ont souvent râlé contre les retards à répétition de l’EPR de Flamanville, les USA ne sont pas en reste, avec les deux premiers nouveaux réacteurs depuis des décennies mis en route entre l’année dernière et cette année ayant doublé leur budget de 17 à 35 milliards de dollars, et ayant subi un retard de plus de 7 ans sur la date de livraison initiale.
Si certains comme Amazon parient sur les SMR (Small Modular Reactors, ou petits réacteurs modulaires) et d’autres comme Microsoft sur des réacteurs de taille standard (en rallumant entre autres la fameuse centrale de Three Miles Island), Meta a décidé de miser sur les deux technologies, mêlant à la fois SMR et réacteurs standards, souhaitant voir une puissance installée de 1 à 4 GW pour ses serveurs d’ici au début de la décennie 2030. Pour rappel, un réacteur tel que l’EPR produit environ 1,6 GW.
De son côté, Apple ne semble pas du tout intéressée par l’idée de recourir à l’atome. Il faut dire que Cupertino est déjà sur de bons rails, et semble faire grandir ses capacités en énergie renouvelable en parallèle de l’augmentation de ses besoins. Tim Cook, récemment interrogé sur le sujet du nucléaire et de l'IA en général par Wired, ne pourrait être plus clair :
So you won’t have to reactivate old nuclear plants or anything?
I don’t see that.
( Donc vous n’avez aucun plan pour réactiver de vieux réacteurs nucléaires ou autres idées dans ce domaine ? Non, aucun.)
Après des années de mise au placard, l’énergie nucléaire est de nouveau mise en avant ces dernières années, étant actuellement la seule énergie pilotable de capacité suffisante pour alimenter une population toujours plus gourmande en énergie électrique : ainsi, si RTE a toujours planifié que l’arrivée des véhicules électriques ne poserait pas de problème au réseau actuel, ce n’est pas le cas pour beaucoup d’autres usages qui se développent très rapidement, tels que l’Intelligence Artificielle ou la décarbonation à marche forcée des habitations, remplaçant le fioul ou le gaz par des pompes à chaleur, ou encore la connexion toujours plus permanente au Cloud, laissant un nombre toujours plus conséquent d’appareils en veille dans les habitations et nécessitant toujours plus de datacenters toujours plus énergivores.
L’énergie nucléaire privilégiée par plusieurs acteurs de l’IA