Disney augmente les tarifs de son service de streaming et va se lancer dans la chasse aux comptes partagés. Une offre d'abonnement avec publicité va démarrer le 1er novembre en France ainsi qu'au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Espagne, Norvège, Suède et Danemark. Ceci vaut pour l'Europe, mais le continent nord-américain ne sera pas épargné.
Lors de son lancement en France en avril 2020, Disney+ facturait 6,99 € par mois (69,99 € par an) l'accès à son service flambant neuf. Aujourd'hui le catalogue s'est étoffé et la formule est vendue 8,99 € par mois (ou 89,90 € par an) pour 4 écrans, avec téléchargement possible et 4K HDR ainsi que le Dolby Atmos selon les programmes.
L'offre va se complexifier cet hiver et les prix vont faire le grand écart entre du bien moins cher, mais avec de la pub et du bien plus cher avec toutes les options.
Coupures pub
D'une formule, Disney+ va passer à trois : Standard avec pub, Standard sans pub et le nouveau qualificatif de Premium qui est l'offre actuelle, mais plus chère. Les tarifs seront respectivement de 5,99 € ; 8,99 € (ou 89,90 € par an) et 11,99 € (ou 119,90 € par an).
L'abonné aura droit à du 1080p pour les deux premiers paliers et de la 4K HDR pour le troisième. Les deux formules standard proposent l'utilisation de deux écrans simultanément, mais sans téléchargement possible alors que la formule Premium monte à 4 écrans et téléchargement.
Enfin, les deux offres de base sont en Stéréo 5.1 contre du Dolby Atmos pour le Premium. Pour le reste, l'accès au catalogue est strictement identique (la formule avec publicité de Netflix ne contient pas 100 % du catalogue offert aux comptes payants).
Pour les abonnés actuels, le changement automatique vers le forfait plus cher interviendra progressivement à partir du 6 décembre. Chacun restant libre de basculer sur une formule moins onéreuse ou avec pub si elle lui convient.
À noter que la diffusion de publicités n'est faite que dans les profils des adultes. Ceux créés pour les enfants — avec un catalogue adapté et réduit — en sont dépourvus.
Abonnements sans partage
Lors de la présentation de ses résultats trimestriels hier, Bob Iger, le patron de Disney s'est voulu confiant dans la capacité de son groupe à opérer cette augmentation sans trop de casse sur le volume d'abonnés :
Nous avions déjà augmenté nos prix en 2022. Et nous n’avions pas assisté à des pertes significatives du nombre d’abonnés, ce qui était réconfortant.
Disney a annoncé avoir perdu 512 millions de dollars dans son activité de streaming. C'était le double il y a un an, mais, entre temps, le groupe de divertissement a licencié 7 000 personnes (3% de ses employés), avec des économies à la clef.
Aux États-Unis et au Canada, Disney+ compte 46 millions d'abonnés, c'est 300 000 de moins qu'au trimestre dernier. Tandis qu'à l'international, le service a 59,7 millions d'utilisateurs, il en a séduit 1,1 million de plus qu'il y a trois mois. Soit 105,7 millions de souscripteurs au total et 146 millions en incluant sa filiale Hotstar. Celle-ci est la version de Disney+ sur le continent indien. Elle a connu un fort désengagement depuis un an (18 millions d'abonnés partis depuis septembre dernier) à la suite de la perte des droits de retransmission du championnat national de cricket.
Lors de cette même présentation, Bob Iger a déclaré vouloir lancer une chasse aux comptes partagés, comme l'a fait avant lui Netflix. Les conditions d'utilisation de Disney+ seront amendées à la fin de l'année pour resserrer les boulons et des « tactiques visant à générer de la monétisation » seront mises en place en 2024.
S'il n'a pas donné de chiffre, Bob Iger a souligné que le phénomène de partage de comptes était « significatif » et que sa société était techniquement équipée pour surveiller les accès aux comptes. Ce problème comptera parmi les priorités du groupe en 2024 afin de concourir à la croissance de l'activité.