Le Guardian a consacré un article à Plans d’Apple et le quotidien a surtout eu accès à Apple directement, avec quelques réponses d’Eddy Cue et aussi des informations fournies par des ingénieurs de l’équipe en charge du service de cartographie pommé. L’occasion d’en apprendre un tout petit peu plus sur certains processus internes, notamment en ce qui concerne les pistes cyclables. Les informations sur leurs tracés viennent en priorité des communes, mais Apple a aussi mis au point un mécanisme pour identifier une nouvelle piste cyclable, même si l’information n’a pas été transmise en amont.
En effet, des algorithmes peuvent identifier qu’un grand nombre de cyclistes emprunte soudainement un nouvel itinéraire dans une ville, ce qui active une sorte d’alerte en interne. Cette partie automatisée ne mène pas à l’ajout automatique d’une piste sur les cartes, Apple veut vérifier l’information et c’est là que l’on peut comprendre pourquoi le déploiement de cette nouveauté peut prendre autant de temps. La vérification se fait en envoyant un humain sur place, un opérateur équipé d’un sac à dos avec tout le nécessaire pour prendre des photos et autres relevés. Ce n’est qu’après que la piste cyclable est ajoutée, mais cela peut intervenir avant que l’information ne soit fournie par la commune.
Au-delà de cet exemple, Eddy Cue a insisté dans son interview sur la difficulté de cette tâche :
On pourrait croire qu’ajouter le cyclisme ne va pas être une tâche difficile. Eh bien, si vous voulez le faire vraiment bien, c’est une tâche difficile. Parce que vous avez des pistes cyclables, mais vous ne voulez pas mettre les cyclistes dans une position plus difficile, donc vous les laissez choisir s’ils veulent rester à l’écart des rues les plus empruntées. Il y a ainsi un gros travail et de nombreux détails à prévoir pour créer une excellente carte cycliste.
De quoi justifier la lenteur du déploiement de ces cartes destinées au vélo ? Contrairement à Google qui a tendance à activer des nouveautés un petit peu partout dans le monde, Apple avance en effet prudemment. Les itinéraires à vélo ne sont arrivés en France qu’en juin dernier, alors que la fonctionnalité a été introduite avec iOS 14, il y a trois ans de cela.
Plans : les itinéraires à vélo sont là et Paris devient plus belle
Est-ce que cela se ressent sur la qualité des itinéraires cyclistes proposés par Plans ? Le journaliste du Guardian est mesuré, en notant qu’il reste des problèmes et cite deux exemples différents. À New-York, l’absence d’informations sur le nombre de bus qui passent dans les couloirs réservés tend à envoyer les vélos sur des itinéraires dangereux, alors qu’il y a des pistes cyclables plus tranquilles non loin. À Londres, le choix des passages plus calmes fonctionne mieux, mais peut devenir un inconvénient la nuit, quand l’app envoie les vélos dans des zones mal éclairées et parfois mal famées.
Les ingénieurs de Plans interrogés par le quotidien ont noté que les algorithmes pour les calculs d’itinéraire pourraient être mis à jour pour tenir compte de davantage de critères, sans promettre que cela arriverait naturellement. En revanche, l’article se penche sur une nouveauté en cours de déploiement : le guidage naturel pour les itinéraires. Au lieu de se baser uniquement sur les noms de rue, ce qui n’a plus de sens en dehors des villes, Plans pourra vous guider en fonction du paysage, comme la couleur d’une maison par exemple. On n’y est pas encore, car il faut collecter des informations extrêmement précises dans le monde entier, mais c’est un progrès en cours au sein d’Apple.
Comme le reconnaît Eddy Cue pour conclure, le travail sur une app de cartographie n’est jamais terminé :
La situation évolue constamment à travers le monde. Ce qui est bien, c’est qu’il y a toujours plus à faire. C’est vraiment l’œuvre d’une vie.
Source : Accroche : Corey Templeton (CC BY-NC-ND 2.0)