Nous en parlions en début d'année, la Poste a supprimé le timbre rouge — distribué en j+1 — au profit d'une e-lettre, un service qui s'apparente dans les faits à un e-mail payant. Nous avions testé le service qui montrait ses limites avec quelques bugs et une interface finalement compliquée pour un usage de niche.
E-lettre : la fin du timbre rouge ne passe pas comme une lettre à la Poste
Un service peu utilisé
Dans une audition devant la Commission des Affaires économiques, comme le rapporte BFM, Philippe Wahl — PDG de la Poste — explique que le service n'est utilisé que 3 500 fois par jour. C'est un nombre plutôt bas : le groupe annonçait 275 millions de lettres avec un timbre rouge en 2022, soit à peu près 200 fois plus. Selon lui, donc, il faudrait 5 000 à 10 000 e-lettre par jour pour rentabiliser le service, et nous en sommes donc loin.
Assez logiquement, le service semble donc sur la sellette et pourrait être supprimé, ce qui pourrait être vu comme une volonté cachée du groupe au départ, il faut bien l'avouer. Le service est en effet mal né — nous l'avons vu —, il n'est pas réellement mis en avant et les problèmes de sécurité restent importants. En théorie, il est par exemple possible de « numériser » du contenu dans les bureaux de poste ou avec le facteur, mais les personnes sont mal équipées et les retours indiquent que la numérisation est une simple photo des documents1. De même, les envois en question sont imprimés en théorie dans un local dédié, après avoir été stockés dans des centres de données, ce qui augmente les risques sur la sécurité2.
Mais le problème principal reste finalement le prix et le concept même : pour 1,43 €, vous allez envoyer un PDF (dans le meilleur des cas) qui sera imprimé et distribué le lendemain. Soit l'équivalent d'un e-mail qui arrive avec du retard… Et en regardant le service de cette façon, il semble évident que le service risque de ne jamais trouver son public, et donc de disparaître. Ce que voulait probablement la Poste dès le départ.