Presto Music annonce le lancement de son service de streaming, accessible depuis un grand nombre de pays, dont la France, la Belgique et la Suisse, à cette adresse. Concentrée exclusivement sur la musique classique et le jazz, cette nouvelle offre débute à 10,99 € par mois sans engagement et propose un catalogue de plus de 200 000 albums qui peuvent être écoutés sans pertes et sans limite. Rien de très original sur le papier, mais c’est un service optimisé pour ces deux genres bien mal traités par les généralistes.
Cette entreprise britannique connaît bien le sujet, car elle vend de la musique classique et jazz depuis l’ouverture d’une boutique physique dans les années 1980 et d’un site web au tout début des années 2000. Son service de streaming propose ainsi moins de titres que ses concurrents, mais ce contenu devrait être bien mieux organisé, avec des métadonnées complètes et correctes pour tout le catalogue. Ce n’est pas qu’un détail : le classique, en particulier, ne fonctionne pas selon les modes de fonctionnement habituels, où chaque album correspond à la sortie d’un groupe ou d’un artiste. Il faut gérer différemment les compositeurs, les œuvres et les interprètes et cela demande un important travail préalable.
L’énorme retard d’Apple Classical, ce service de streaming dédié au classique qu’on attend depuis l’été 2021, pourrait d’ailleurs être lié à cette difficulté pour organiser correctement le catalogue, d’après ce que nous avons pu entendre. Même si le service se crée sur la base de Primephonic, qui disposait de sa propre offre consacrée au genre, il semble bien que la pomme a sous-estimé la charge de travail nécessaire, ce qui expliquerait un plan initial bien trop ambitieux.
La question de la rémunération bloque-t-elle aussi ? Là encore, le modèle traditionnel où un artiste est rémunéré en fonction du nombre d’écoutes de ses morceaux ne fonctionne plus correctement dans ce monde. Comme l’explique Presto Music, les titres peuvent énormément varier en longueur : les plus courts peuvent se contenter de quelques dizaines de secondes, quand les plus longs dépassent la demi-heure. C’est pourquoi, comme Primephonic avant lui, ce nouveau-venu a choisi de rémunérer les ayants droits à la seconde écoutée et non au morceau. Est-ce qu’Apple entend garder ce principe de son côté ? Est-ce que cela pose des problèmes lors des négociations ?
En attendant d’avoir les réponses pour Apple, on peut tester dès maintenant Presto Music et son service qui est accessible depuis le web, ainsi que via des apps pour iOS et Android. Pas de musique compressée ici, le catalogue est entièrement proposé en qualité CD, avec même une partie (plus de 34 000 albums) qui monte jusqu’au 24 bits et 192 kHz. Plus de 70 000 albums sont accompagnés de livrets complets numérisés, un élément souvent essentiel dans le monde du classique.
Deux formules sont proposées, mais elles offrent les mêmes prestations en streaming, la différence entre la version de base à 10,99 € par mois et celle à 13,99 € est l’intégration pour cette dernière d’une réduction de 10 % sur les achats réalisés sur la plateforme. Si vous ne cherchez qu’une offre de streaming, l’abonnement par défaut suffit amplement. Notez qu’il n’y a pas d’offre familiale, mais qu’une réduction est proposée si vous payez pour une année entière : 109,9 € par an, soit environ 9,16 € par mois.
Source : Photo de fond accroche : Old Photo Profile (CC BY 2.0)