Deux ans après son lancement, la situation est tendue pour Salto. La plateforme française fait face à des divergences stratégiques au sein de ses actionnaires. Selon La Lettre A, le nouveau patron de TF1 voudrait faire sortir son groupe du service commun pour se concentrer notamment sur sa propre offre de streaming, MyTF1 Max.
Officiellement, M6 n'a pas de « stratégie préétablie » quant à son avenir dans Salto, mais la chaîne pourrait elle aussi décider de privilégier son service maison, 6play Max, disponible depuis peu. Quant à France Télévisions, le troisième acteur portant Salto, le groupe public recherche 45 millions d'euros pour boucler son budget 2023, soit précisément la somme qu'il aurait pu obtenir de ses partenaires s'il s'était retiré de l'attelage en cas de fusion de TF1 et M6 — une fusion finalement avortée.
« Il y a trois possibilités. Soit aucun des trois actionnaires ne remet d’argent, et il faut liquider, soit ils s’entendent pour renforcer la plate-forme – mais ce n’est pas le scénario le plus probable –, soit l’un des partenaires ou un acteur extérieur, tel qu’un producteur, rachète les parts des autres », résume une personne impliquée dans le dossier auprès du journal Le Monde. D'après le quotidien, France Télévisions, TF1 et M6 doivent se réunir dans les prochains jours pour décider de l'avenir de Salto.
Alors que les discussions sont animées en coulisses, le directeur général de Salto tente de sauver les apparences. « D’ici à la fin de l’année, Salto devrait rassembler un million de familles abonnées. C’est une performance, en à peine deux ans, dans un marché ultra-concurrentiel », déclare Thomas Follin à Ouest-France.
La plateforme a récemment revu ses offres. Il n'y a plus qu'un abonnement à 7,99 €/mois ou 69,90 €/an. C'est 1 €/mois de plus que la précédente formule la moins chère, mais l'offre comprend maintenant 3 écrans simultanés (il fallait auparavant payer 9,99 €/mois pour 2 écrans ou 12,99/mois pour 4 écrans).