La pandémie a mis tout le monde dans le pétrin, à l'exception de quelques entreprises qui ont su tirer leur épingle du jeu. Apple bien sûr, et globalement tous les constructeurs informatiques, mais aussi Netflix : coincées chez elles, des millions de personnes se sont abonnées à la plateforme. Mais les bonnes comme les mauvaises choses ont une fin et la plateforme de streaming n'a pas pu faire autrement que de perdre des abonnés au premier trimestre.
Netflix a dénombré un total de 221,64 millions d'abonnés durant les trois premiers mois de l'année, soit 200 000 de moins qu'au dernier trimestre 2021. C'est une première depuis 2011. Et les prévisions sont encore moins réjouissantes, l'entreprise devant même perdre davantage d'abonnés au second trimestre, rien moins que 2 millions. Après la clôture de Wall Street, l'action s'est effondrée de 20 % !
Parmi les raisons qui expliquent cette baisse du nombre des abonnés, le service a identifié le partage des identifiants et mots de passe. Aux 222 millions de foyers qui paient un abonnement, Netflix estime que 100 millions de foyers supplémentaires en profitent grâce à la générosité familiale ou amicale. Ce qui explique les tests visant à serrer la vis de ces partages de compte, que Netflix voudrait faire payer (un peu moins cher que les formules classiques du service). La plateforme n'en fait pas mystère, elle compte accélérer sur ce point pour enrayer l'hémorragie…
Netflix veut faire payer le partage de compte en dehors du foyer
Netflix admet finalement sentir l'impact de la concurrence, après avoir passé de nombreux trimestres à la minimiser. La télé linéaire classique fait toujours mal à l'entreprise, mais aussi YouTube, Amazon, Hulu, Disney+, et tous les autres services de streaming qui se sont lancés ces trois dernières années.
Si Netflix a perdu des abonnés, le groupe a aussi augmenté le prix de ses abonnements (en France comme aux États-Unis) ce qui a permis de compenser. Au prix de quelques annulations d'abonnements : 600 000 clients ont décidé d'arrêter les frais aux États-Unis et au Canada après la hausse du début de l'année…
Sont aussi convoqués l'inflation, le ralentissement de la croissance économique, les événements géopolitiques comme la guerre en Ukraine (Netflix a suspendu son service en Russie, ce qui représente 700 000 abonnés de moins), les difficultés liées au Covid. Netflix blâme également des facteurs que le groupe ne peut pas contrôler, comme le coût de l'accès à internet chez les consommateurs potentiels.
Malgré ce coup d'arrêt dans la croissance des abonnés, Netflix gagne des sous. Et beaucoup : au premier trimestre, le chiffre d'affaires a atteint 7,8 milliards de dollars, soit 9,8 % de mieux qu'un an auparavant. Toutefois, c'est moitié moins que durant les deux précédents trimestres, alors qu'au premier trimestre 2021 la progression des ventes s'était établie à plus de 24 %. Pour le second trimestre 2022, Netflix prévoit 8 milliards de dollars de revenus (+9,7 %).