Tidal a opéré plusieurs changements dans son offre de streaming musical. Un forfait gratuit fait son entrée, les abonnés existants passsent automatiquement à une formule plus intéressante et de nouvelles méthodes de rémunération des artistes sont mises en place.
La formule gratuite tout d'abord, c'est une première pour Tidal qui s'aligne quelque part sur Spotify en donnant un accès libre à tout son catalogue (les 80 millions de morceaux et les playslist).
Elle comprendra 10 mix personnalisés régulièrement mis à jour et entièrement contrôlables. Sur Mac ou PC, les utilisateurs de TIDAL Gratuit auront droit à des sauts illimités ; sur les appareils mobiles, les utilisateurs sont limités à 6 sauts par heure. Il n'y a pas d'écoute hors ligne possible.
L'écoute se fera avec une qualité de 160 kbps et avec des « interruptions publicitaires limitées », dit le communiqué. Cette formule est uniquement prévue aux États-Unis pour le moment avec comme projet de s'étendre aux autres pays ensuite (Tidal est présent sur 61 marchés).
Ensuite un glissement est opéré entre les deux formules payantes. La "Premium" devient "HiFi" et la "HiFi" devient "HiFi Plus", sans changement de tarif mais avec des prestations améliorées. Au lieu du 320 Kbps en Premium on a du 1 411 kbps en HiFi, et du 9 216 Kbps en HiFi Plus au lieu du 1 411 Kbps précédemment.
Les clients de la plus grosse formule vont également étrenner deux nouveaux modes de rémunération des artistes et en particulier ceux qu'ils écoutent le plus. La "Redistribution Directe Artiste" consiste à réserver jusqu'à 10 % du prix de son abonnement mensuel à l'artiste que l'on aura le plus streamé(e) sur cette période.
Ensuite, et là ce ne sera effectif qu'en 2022, entreront en piste les "Royalties d'écoutes". Elles feront en sorte que les artistes que l'on streame le plus reçoivent une part plus importante des royalties reversées par Tidal. Par opposition au système où la répartition des royalties favorise les artistes les plus streamé(e)s globalement sur la plateforme.
Ce système est jugé moins équitable car privilégiant les têtes d'affiche, dont les titres sont streamés en boucle et qui figurent plus souvent dans les playlists, aux dépens des plus petits, moins visibles. L'app de Tidal permettra à l'utilisateur de voir, dans sa section "Mon activité", quels artistes il a écouté le plus tous les mois et à hauteur de combien il a participé à sa rémunération.
Ce mécanisme, conçu pour être plus juste et dont Deezer se fait l'avocat depuis deux ans, avait été étudié en début d'année par le Centre National de la Musique, avec l'aide aussi des données de Spotify.
Il en était ressorti qu'il ne semblait pas aussi efficace que cela dans sa capacité à faire ruisseller davantage d'argent vers plus d'artistes.
En résumé, les artistes qui habituellement raflaient tout, voyaient effectivement leurs revenus écornés (à hauteur de 15 %) mais au-là du 10 000e artiste le plus écouté, les gains perçus par les suivants dans le classement n'augmentaient que de quelques euros par an, en moyenne. Une paille.
Et il faut souligner que dans le cas de Tidal, ce n'est que la plus chère de ses deux formules payantes qui va adopter ces deux modes de redistribution. L'autre, la plus abordable, reste sur le schéma habituel.