Le streaming a pris une place importante chez les téléspectateurs, et encore plus depuis la crise sanitaire qui a forcé des millions de gens à rester chez eux. Beaucoup de place donc, mais pas toute la place : aux États-Unis du moins, le linéaire a encore de beaux jours devant lui, tout comme le câble. Une étude Nielsen, qui outre Atlantique joue un peu le même rôle que Médiamétrie pour l'audimat télévisé en France, montre que la télé à papa en a sous la pédale.
Au mois de mai, les téléspectateurs américains ont passé 39% de leur temps devant les télés du câble, 26% devant les réseaux de télévision classiques (broadcast), et 26% sur les plateformes de streaming. Netflix et YouTube sont en tête de cette catégorie avec chacun 6%, suivis par Hulu, Prime Video et Disney+. Apple TV+ est intégré dans le paquet « Autres » qui représente 8% du temps passé devant le poste.
La méthodologie de « The Gauge », le petit nom de ce baromètre mensuel, est ici importante à comprendre. Nielsen a fait installer chez 14 000 foyers américains un boîtier qui scrute le trafic internet transitant par le routeur. Et plus significatif encore, l'appareil ne mesure pas ce qui est regardé sur un smartphone, une tablette ou un ordinateur. C'est seulement ce qui se passe sur la télé qui est pris en compte.
Par conséquent, il faut prendre ces chiffres avec des pincettes, on peut en effet imaginer qu'une grosse partie de la consommation de contenus en streaming se déroule ailleurs qu'au travers de la bonne vieille lucarne. La nature ayant horreur du vide, ces données de Nielsen pourraient tout de même finir par faire autorité, étant donné l'absence de statistiques précises de la part des plateformes de streaming (Netflix donne parfois des chiffres difficiles à exploiter).