Loin, très très loin des grandes surfaces de Netflix (200 millions d'abonnés, dont 7 millions en France selon Damien Couvreur, directeur des séries originales chez Netflix France) et de Disney+ (100 millions dans le monde, la plateforme a dépassé Canal+ en France), Salto ressemble toujours à un magasin de proximité. Le service de streaming n'en affiche pas moins ses réussites : il estime en effet être sur le podium des offres de vidéo à la demande sur abonnement (SVOD) en France.
Une information bien difficile à confirmer : les performances régionales des différents services sont jalousement gardées au secret, tandis que le Centre national du cinéma, qui compile régulièrement des estimations via son baromètre de la VàD, ne « voit » tout simplement pas Salto. Dans la dernière livraison pour décembre, la plateforme tricolore n'apparait ni dans les statistiques d'abonnement par foyer, ni dans le classement des services où les internautes déclarent avoir payé pour visionner des contenus.
Salto assure également séduire « près d'un nouvel abonné sur trois » aux services de SVOD. Là aussi, c'est impossible à vérifier. Aux dernières nouvelles, officieuses elles aussi, la plateforme comptait 200 000 abonnés en janvier. Toutes proportions gardées, ce n'est pas si mal, Salto ayant été lancé le 20 octobre dernier après plusieurs mois/années de tergiversations liées à la nature hybride de l'initiative.
Salto a en effet été créé par France Télévisions, TF1 et M6 pour offrir une alternative aux mastodontes américains. Un trio qui a dû passer sous les fourches caudines exigeantes de l'Autorité de la concurrence qui craint une entente entre les trois groupes. Dans un mouvement qui vise peut-être à se donner une plus grande marge de manœuvre, les trois patrons des entreprises en question — Delphine Ernotte, Gilles Pélisson et Nicolas de Tavernost — ont d'ailleurs décidé de quitter le conseil de Salto. Qu'on se rassure, la direction de Salto a du ressort : ils sont remplacés par des cadres de leurs groupes respectifs. C'est Thomas Follin qui continue de piloter le navire au quotidien.
Source : Le Figaro
