Le principe d'un accès gratuit à Apple Music n'est absolument pas sur la table, a expliqué Elena Segal, Senior Director of Music Publishing chez Apple.
Elle intervenait hier, en compagnie de ses pairs de chez Amazon et Spotify, dans le contexte d'une commission formée par des députés britanniques. Ils ont interrogé ces cadres sur différents aspects du marché du streaming musical (un résumé en a été fait par MusicAlly).
À l'inverse de Spotify ou d'Amazon Music, Apple n'a pas de mode d'accès gratuit à son catalogue, au-delà de la période d'essai. Pour les deux premiers c'est un moyen de toucher plus d'utilisateurs mais aussi de lutter contre la concurrence de YouTube.
Toutefois, même dans l'hypothèse d'une inexistence du service de Google, Amazon et Spotify conserveraient ces formules soutenues par la publicité. Tandis qu'Apple verrait certainement plus de gens s'abonner à son offre payante, suppose Elena Segal.
Cependant, Apple n'envisage pas de céder à ce mode d'accès sans abonnement, a précisé la responsable, en avançant deux raisons : « Nous ne pensons pas qu'un service financé par la publicité puisse générer suffisamment de revenus pour soutenir sainement un écosystème global. Et aussi, cela irait vraiment à l'encontre de nos valeurs fondamentales en matière de vie privée ».
On pourrait ajouter un troisième point, celui que le chiffre d'affaires d'Apple ne dépend pas exclusivement de sa plateforme de streaming, contrairement à Spotify ou d'autres acteurs. Amazon n'en dépend pas exclusivement non plus, loin s'en faut, mais sa formule gratuite ne donne accès qu'à une fraction du catalogue global réservé aux abonnés Unlimited (2 millions de morceaux contre 60 millions).
En parlant contenu, Elena Segal a convenu que tout le monde offrait peu ou prou la même chose en termes de catalogues. Il fallait donc se démarquer par d'autres biais. Spotify met le paquet sur les podcasts et bientôt sur la qualité HiFi (Amazon le fait déjà).
Dans le cas d'Apple, c'est la création de playlists par des personnes qui est le point fort d'Apple Music, a souligné Elena Segal. Spotify le pratique aussi mais il se repose pas mal également sur des listes générées automatiquement en fonction des historiques d'écoute.