Après une fin d'année pauvre en nouveautés, le catalogue d'Apple TV+ frémit en ce début 2021 avec plusieurs sorties notables. Entre les nouvelles saisons de Dickinson et de Servant, ainsi que la nouvelle série La chute d'Alice, il y a finalement des choses à se mettre sous les yeux. Mais il en faudra plus, bien plus, pour retenir les abonnés actuels et les pousser à payer pour le service de streaming.
Le rapport trimestriel sur les plateformes de SVOD réalisé par MoffettNathan1 est inquiétant pour Apple TV+. 62% des abonnés américains profitent de la généreuse période d'essai d'un an gratuit, qu'Apple vient d'ailleurs de rallonger jusqu'en juillet (les nouveaux acheteurs de produits Apple bénéficient d'un an gratuit eux aussi). 30 % d'entre eux projettent de poursuivre leur abonnement en le payant, contre 29 % pour qui il n'en est pas question. Le reste des personnes interrogées n'avait pas encore d'avis définitif sur la question.
Ces chiffres se comparent défavorablement à la concurrence. 16 % des abonnés Disney+ accèdent au service via une promo avec Verizon, 23 % des spectateurs de HBO Max via leur forfait internet ou mobile AT&T. La durée et les conditions ne sont pas les mêmes que pour Apple TV+, mais la différence reste massive entre ces deux plateformes et celle d'Apple. Près de la moitié des abonnés Disney+ projettent de payer leur abonnement après la période offerte, contre 19 % qui n'en feront rien.
Le taux de pénétration d'Apple TV+ au sein des foyers américains s'est établi à 8% en décembre, soit deux points de moins qu'en novembre. Ce qui reflète la sécheresse du nombre de nouveautés lancées en fin d'année. Ce sondage est une énième mauvaise nouvelle pour le service, après d'autres études peu amènes elles aussi :
- Apple TV+ très loin des cadors du secteur du streaming aux États-Unis
- Apple TV+ dans le gruppetto des services de streaming
Et en France, le service est un petit bip sur le radar. Apple a le temps et les ressources de son côté, l'activité d'Apple TV+ n'étant pas essentielle pour l'entreprise, contrairement à Disney ou aux autres. Néanmoins, en l'absence d'un fond de catalogue ou de l'arrivée soudaine d'un flot de nouveaux programmes, on peut craindre que le service soit condamné à jouer en deuxième ou troisième division pendant encore longtemps.
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C'est un sondage réalisé par HarrisX auprès de 19 435 personnes entre octobre et décembre. ↩︎