Contre mauvaise fortune, les géants de la Silicon Valley veulent faire bon cœur. Alors que la cour d’appel de Paris a confirmé le 8 octobre dernier que la reproduction des contenus des éditeurs de presse devait être rémunérée, Google et Facebook comptent généraliser leurs nouveaux services de presse « premium ». Microsoft devrait suivre, avec une offre qui viendrait directement concurrencer Apple News.
Lancé une semaine avant la décision de la justice française, Google News Showcase promeut les articles « à forte valeur ajoutée » de titres partenaires. En échange de la réédition des articles dans un format exclusif à l’application Google News, les médias perçoivent une part d’un fonds qui leur est réservé. Après l’Allemagne et le Royaume-Uni, ce programme devrait ouvrir dans de nouveaux pays européens, dont la Belgique et la France.
De la même manière, Facebook devrait ouvrir son onglet « News » en Grande-Bretagne d’ici à la fin du mois, selon Bloomberg. Une équipe de curateurs sélectionne les articles de médias partenaires, et un algorithme complète la sélection, pour former une sorte de journal personnalisé. Pionnier du domaine avec MSNBC et MSN News, Microsoft planche sur un service similaire, à ceci près qu’il prendrait la forme d’une application Windows.
Contrairement aux résultats des moteurs de recherche ou aux fils des réseaux sociaux, ces services comportent uniquement les titres partenaires, qui mettent leurs articles à disposition en échange d’une redevance. Une bien maigre pitance au regard des enjeux : quelques millions d’euros pour les plus grands journaux, à peine plus d’un pour cent de leur chiffre d’affaires, 850 millions d’euros sur trois ans pour le fonds de Google, dans un secteur qui pesait plus de 75 milliards d’euros l’an passé.
Google et Facebook peuvent toutefois vanter leur position d’intermédiaire, qui certes sélectionne des partenaires, mais renvoie vers les articles originaux. Les médias peuvent ainsi tisser des liens directs avec leurs lecteurs. Apple, elle, redirige systématiquement vers son application, considérant que les lecteurs sont d’abord ses utilisateurs. Après des mois de tensions, le New York Times, fort de sept-millions d’abonnés numériques, a claqué la porte.