L'Italie, l'Allemagne et l'Irlande ont commencé à tester l'interopérablité de leurs apps de traçage des contacts pour la lutte contre la Covid-19, annonce la Commission Européenne.
Après une phase de test, la passerelle mise en place au niveau européen accueille, pour commencer, trois apps nationales. Le total de leurs téléchargements a atteint environ 30 millions de personnes. Soit les 2/3 des téléchargements réalisés dans l'Union européenne, précise le communiqué, qui explique les enjeux :
La passerelle permet aux applications de fonctionner sans discontinuité par-delà les frontières. Les utilisateurs n'auront donc besoin d'installer qu'une seule application. Lorsqu'ils se rendront dans un autre pays européen participant, ils continueront de bénéficier du traçage des contacts et de la réception des alertes, que ce soit dans leur pays d'origine ou à l'étranger.
Dès la semaine prochaine, quatre autres applications vont venir se brancher sur la même passerelle. Des apps développées en Espagne, en République tchèque, au Danemark et en Lettonie.
- liste des apps chez les membres de l'Union européenne
20 applications nationales sont susceptibles de rejoindre cette plate-forme commune et toutes ont en commun d'utiliser un système décentralisé, comme celui fourni par Apple et Google, pour échanger les identifiants attribués aux utilisateurs :
L'échange de données avec le serveur passerelle est réduit au minimum. Le serveur recevra et transmettra efficacement des identifiants arbitraires entre les applications nationales. Aucune information autre que des clés arbitraires, générées par les applications, ne sera traitée par la passerelle. Les informations seront pseudonymisées, cryptées, limitées au minimum requis et conservées uniquement le temps nécessaire pour assurer le traçage des infections [14 jours, ndlr]. Il ne sera pas possible d'identifier des personnes physiques, ni de suivre l'emplacement ou le mouvement des appareils.
La France et la Hongrie ont chacune une app en service mais incompatibles avec cette passerelle puisque reposant sur un système centralisé. Des « solutions sont étudiées » pour les inclure dans cette passerelle , suggère de manière évasive la Commission.
Une passerelle qui est gérée par T-Systems (une filiale de Deutsche Telekom) et SAP avec un hébergement dans un centre de données de la Commission au Luxembourg. Il est prévu qu'elle soit démantelée « une fois la pandémie terminée » ce qui renvoie à une échéance forcément indéfinie à l'heure actuelle…
Ce 22 octobre doit arriver en France une nouvelle version de l'app StopCovid, rebaptisée pour l'occasion « Tous Anti-Covid ». Elle est censée relancer l'intérêt des français pour l'installer, mais elle ne contiendrait aucun changement de fond a priori sur son protocole de communication. Ce qui l'exclut, par défaut, de ce groupe d'apps capables de dialoguer entre elles.