Pas de répit pour TikTok : selon un document de la Maison-Blanche obtenu par Reuters, le réseau social pourrait se retrouver sous le joug d’une interdiction qui lui fermerait les portes des boutiques d’applications aux États-Unis… et potentiellement dans le monde entier. Le document, dont l’authenticité aurait été vérifiée par une source au sein de la Maison-Blanche, mentionne que :
Les transactions prohibées peuvent inclure, par exemple, les accords pour publier l’application TikTok sur les boutiques d’applications, [...] l’achat de publicité sur TikTok, et le fait pour un utilisateur d’accepter les termes de service pour télécharger l’app TikTok sur son appareil.
Ce document arrive sur les talons des ordres exécutifs de Donald Trump visant TikTok et WeChat. Le point épineux concerne l’interdiction des « accords pour publier TikTok sur les boutiques d'applications ». Si cela signifie effectivement que les compagnies américaines n’auront pas le droit de faire affaire avec TikTok de manière générale, c’est un sacré coup dur pour la société chinoise… mais aussi pour Apple, qui se retrouverait dans l’obligation de couper les ponts avec l’un des plus gros développeurs de l’App Store.
Apple, rappelons-le, ne peut pas se permettre de retirer des applications comme TikTok ou WeChat de ses boutiques logicielles, en particulier en Chine. Rien que pour WeChat, une telle absence pourrait entraîner une baisse spectaculaire des ventes d’iPhone, de l’ordre de 25 à 30 % sur le territoire chinois (des chiffres qui paraissent presque optimistes, tant l’écosystème WeChat y est incontournable).
Pour le moment, le document de l’administration Trump ne fait pas mention de WeChat, mais gageons qu’Apple doit être en train de passer en revue tous les scénarios catastrophe et tous les moyens de riposte possibles. Évidemment, la question ne se posera peut-être même pas si Microsoft acquiert TikTok d’ici le 15 septembre. Toujours est-il que le président américain est en train de créer un dangereux précédent, en plus d’illustrer la faiblesse des boutiques d’applications centralisées face à des gouvernements autoritaires.
Récemment, la CNIL lançait elle aussi une enquête sur TikTok, en s’intéressant particulièrement aux pratiques de la société chinoise concernant la vie privée et la protection des enfants. Affirmons sans risque que ce ne sera pas le dernier rebondissement de cette longue saga estivale.